Le tabagisme passif augmente le risque d'asthme sur plusieurs générations

Les enfants et petits-enfants de personnes exposées à la fumée du tabac auraient plus de risques de développer de l’asthme, selon une récente étude australienne.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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L'étude s'est basée sur 1 689 duos composés d’un père et de son enfant
L'étude s'est basée sur 1 689 duos composés d’un père et de son enfant  —  Shutterstock

Les effets néfastes du tabagisme passif peuvent-ils se transmettre sur plusieurs générations ? Oui, si l’on en croit une étude publiée jeudi 15 septembre dans l’European Respiratory Journal sur “l’effet transgénérationnel” du tabac. 

Nos résultats démontrent comment les dommages causés par les effets négatifs du tabac peuvent être néfastes sur les fumeurs, mais aussi leurs enfants et petits-enfants”, explique le Dr Dinh Bui, l’un des auteurs de l’étude.

Un risque accru si le parent est aussi fumeur

Concrètement, si un parent a été exposé à la fumée de tabac, ses propres enfants auront un risque plus important de développer de l’asthme. Pour obtenir ces résultats, l'équipe de chercheurs s'est basée sur l’analyse de 1 689 duos composés d’un père et de son enfant.

Nous avons constaté que le risque d'asthme non allergique chez les enfants augmente de 59 % si leur père a été exposé au tabagisme passif pendant l'enfance, par rapport aux enfants dont le père n'a pas été exposé”, précise l’étude, menée par des chercheurs australiens, britanniques et sri-lankais. Le risque de voir l’enfant développer de l’asthme s'élève à 72 % si le père est lui-même fumeur.

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Une modification des cellules germinales

Mais comment expliquer ce phénomène ? Le Dr Bui explique que “lorsqu’un garçon est exposé à la fumée de tabac, cela peut entraîner des modifications épigénétiques de ses cellules germinales, celles qui vont produire le sperme”.

Chez les enfants, ces cellules se développent jusqu’à la puberté, une période où elles sont particulièrement vulnérables. Les modifications des cellules seront ensuite transmises à l’enfant et peuvent alors “augmenter le risque de développer de l’asthme” et "nuire à la santé de l’enfant“. 

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