La cigarette coûte plus de 200 euros par mois aux fumeurs

Chaque mois, un fumeur dépense en moyenne 207 euros de cigarettes, selon une étude de l’Alliance contre le tabac. Un coût qui force les plus précaires à renoncer à l'achat de certains biens de première nécessité.

Mathieu Pourvendier
Rédigé le
Selon l'étude, le tabac représenterait 30% des dépenses chez les fumeurs les plus précaires
Selon l'étude, le tabac représenterait 30% des dépenses chez les fumeurs les plus précaires  —  Shutterstock

"L’industrie du tabac ne ruine pas que la santé." C'est le constat sur lequel alerte l’Alliance contre le tabac (ACT) dans une nouvelle étude publiée lundi 9 janvier à l'occasion d'une nouvelle campagne de sensibilisation. Selon l’association, en moyenne, un fumeur dépense chaque mois 207 euros pour sa consommation de tabac. Cela équivaut à 2 484 euros par an.

Frais de santé et produits alimentaires sacrifiés

Un coût qui a des conséquences. Selon l’ACT, "au-delà d’accroître les difficultés financières des fumeurs, la consommation de tabac creuse les inégalités sociales et de santé". 

En effet, d’après l’étude, 20% des fumeurs renoncent à des dépenses pour pouvoir acheter des cigarettes, ou des produits de tabac. Parmi eux, la moitié des personnes interrogées renonceraient à engager des frais de santé ou à acheter des produits de première nécessité comme des produits alimentaires ou des produits hygiéniques.

Selon l'association, ces sacrifices sont d'autant plus importants "chez les 25/34 ans (42 %) et les personnes ayant un enfant de moins de 18 ans (29 %)".           

Jusqu'à 30% des dépenses consacrées au tabac

Et les personnes défavorisées sont bien sûr les plus touchées par ces coûts. Selon l'étude, le tabac représenterait 30% des dépenses chez les fumeurs les plus précaires. Or l'ACT compte près de deux fois plus de fumeurs chez les personnes modestes.

Pour expliquer ce constat, l'Alliance contre le tabac évoque "plusieurs facteurs psychosociaux et socio-économiques". Marion Catellin, directrice de l'Alliance contre le tabac, développe dans le communiqué lié à l'étude : "On sait que les difficultés de la vie qu’elles rencontrent, tout comme le fait d’avoir des parents fumeurs, accroissent les risques de consommer soi-même des produits du tabac.

"Plus éloignées du système de soins et moins réceptives aux messages habituels de prévention, ces personnes ont également moins de chances d’accéder à un accompagnement dans la durée, dans le cadre de leur sevrage tabagique" poursuit-elle.

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Substituts nicotiniques, bons d'achat...

Pour lutter contre le tabagisme, l’association préconise d’"améliorer l’accès et l’informations aux substituts nicotiniques" et de les rendre gratuits. Ces substituts augmentent les chances de réussite d'arrêt du tabac de 50 à 70 % selon l'Assurance maladie.

Enfin, l'Alliance contre le tabac propose "de mettre en place des incitations financières pour réduire les inégalités sociales". Cette recommandation consiste à offrir un don (bon d’achat ou des espèces) à toute personne qui arrête de fumer. D’après l’association, "plus de deux tiers des fumeurs affirment que recevoir une aide de l’Etat les inciterait davantage à arrêter de fumer".

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Les kinés, des alliés dans l'arrêt du tabac  —  Le Mag de la Santé - France 5