Les solutions pour soulager l'arthrose
L'arthrose est le cauchemar des personnes âgées et de certains sportifs. Comment vit-on avec cette maladie ? Quels sont ses traitements, et quels sont les progrès dans ce domaine ? Enfin, peut-on prévenir l'arthrose ?
L'arthrose est une maladie dégénérative, qui s'attaque au cartilage des articulations. Elle touche plus de dix millions de personnes en France. Quand le cartilage disparaît, les articulations souffrent, se déforment et les mouvements sont gênés.
Qu'est-ce que l'arthrose ?
Le cartilage couvre les surfaces osseuses des articulations mobiles. Il s'agit là d'une pièce maîtresse, qui protège l'extrémité des os et facilite leurs mouvements. L'action du cartilage est soutenue par la membrane synoviale, tout autour de l'articulation. Cette membrane sécrète un liquide qui va aider les surfaces osseuses à glisser les unes sur les autres, tout en limitant les frottements, comme le ferait un lubrifiant.
Le cartilage joue aussi le rôle d'amortisseur. Il doit donc être à la fois rigide et déformable, pour encaisser des chocs, tout en répartissant de façon équilibrée les pressions qui s'exercent sur l'articulation. De fait, ce cartilage est composé à 70% d'eau, mais aussi de collagène et de différentes protéines qui forment une sorte de maillage, qui s'imprègne du liquide synovial comme le ferait une éponge. Tout ceci assure son élasticité et la résilience des articulations. Le cartilage contient également des cellules spécialisées, les chondrocytes, qui assurent son renouvellement.
Avec l'âge, ou suite à une sollicitation répétée due au sport ou à une maladie congénitale, le cartilage s'use. À la longue, il peut même disparaître et laisser les os en contact direct. Les surfaces osseuses vont alors être attaquées lors des frottements. L'os qui a été détruit va se reconstruire, mais de façon anormale. Les cellules de remplacement vont se multiplier en formant de petits becs osseux, les ostéophytes.
À la longue, ces excroissances peuvent déformer l'articulation et être le point de départ d'une inflammation. Progressivement, les ligaments et les tendons sont eux aussi attaqués. L'articulation gonfle et les mouvements deviennent encore plus douloureux.
Arthrose : les jeunes aussi
Si l'arthrose touche principalement les personnes âgées, elles affecte également de plus en plus de jeunes, notamment des sportifs.
Certains sports, comme le basket, le tennis ou le football, peuvent en effet favoriser le développement de l'arthrose. Des séances de kinésithérapie sont alors indispensables.
La séance de kinésithérapie commence toujours par un massage qui va drainer les oedèmes provoqués par la maladie. Vient ensuite le travail musculaire pour éviter que les muscles ne s'atrophient. Après la musculation, le kinésithérapeute réalise des manipulations pour mobiliser les articulations sur tous les mouvements.
Grâce aux exercices fonctionnels, le cartilage est soulagé, sa vascularisation est améliorée et sa dégradation ralentie. Pour entretenir la mobilité, il existe aussi des exercices simples à faire seul.
Autre conseil : l'arthrose précoce est souvent la conséquence d'une blessure négligée. La moindre entorse ou déchirure due au sport doit être correctement rééduquée.
Arthrose : l'espoir des cellules souches
À terme, l'arthrose peut mener à la destruction quasi totale des cartilages. On parle alors d'arthrose sévère : les articulations s'abîment, se déforment et la douleur devient intense. Lorsque l'arthrose devient sévère, l'opération et la pose de prothèse sont envisagées. Car si les médicaments atténuent la douleur, aucun traitement n'existe pour lutter contre la progression de la maladie.
Jusqu'à très récemment, l'arthrose était considérée comme une maladie irréversible. Mais de nouveaux traitements ont émergé, et sont testés avec plus ou moins de succès. Les anticorps anti-NGF ont été abandonnés du fait d'une balance bénéfices-risques défavorable. La sprifermine et le tanézumab ont déçu également. Mais les chercheurs ont des pistes prometteuses. Le lorecivivent, en injection dans le genou, est encoure en cours de test. Un implant intelligent, constitué d'un pansement thérapeutique et d'un compartiment de cellules souches, est étudié également. Les procédés chirurgicaux s'améliorent également.
Un essai sur la stimulation du nerf vague devrait révéler ses résultats fin 2022. Quant à la thérapie à base de cellules souches, en France, un essai, baptisé ADIPOA, a lieu au CHU de Montpellier. Son efficacité est pour le moment modeste, avec une diminution de 30% de la douleur et une légère amélioration de la fonction du genou. Ses résultats finaux devraient sortir fin 2022.
La thérapie à base de cellules souches
Différentes étapes composent ce protocole de recherche. À l'issue d'une batterie d'examens, le patient subit une lipoaspiration (un prélèvement de tissu graisseux au niveau de l'abdomen). Ce tissu est ensuite traité en laboratoire pour recueillir des cellules souches mésenchymateuses (des cellules qui ont la capacité de se multiplier indéfiniment et de donner naissance à n'importe quel tissu de soutien de l'organisme comme l'os ou le cartilage).
Les cellules souches du patient lui sont ensuite réinjectées directement dans le genou. La technique a déjà été testée avec succès sur des animaux. Les chercheurs espèrent désormais les mêmes résultats chez l'homme. Selon le Pr Christian Jorgensen, chef du service d'immunologie clinique et thérapeutique au CHU de Montpellier, "ces cellules sont capables de faire du cartilage mais elles produisent surtout des facteurs qui indirectement restimulent les cellules du cartilage. Du coup, on obtient un phénomène anti-inflammatoire et également des phénomènes de régénération du tissu cartilagineux". Le cartilage disparu aurait donc la capacité de se reformer et pourrait à nouveau protéger les articulations.
EN 2022, les résultats sont modestes avec une amélioration de 30% de la douleur et de la fonction.
A lire aussi Comment soulager l'arthrose ?
Sur Allodocteurs.fr
Dossiers :
Questions/réponses :