#MonPostPartum : les suites de l'accouchement sans tabou

Sur les réseaux sociaux, la parole se libère autour des "suites de couche" et les femmes témoignent des douleurs, de l’isolement et des phénomènes physiques tabous dont elles auraient aimé être informées avant d’accoucher.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
#MonPostPartum : les suites de l'accouchement sans tabou
Crédits Photo : Instagram @illanaweizman

Porter une couche d'adulte pour absorber le sang qui coule "pendant des jours et des semaines", des contractions qui persistent après les tétées, "l’impossibilité de s’asseoir sans douleurs"… les témoignages de femmes qui racontent les difficultés après l'accouchement se multiplient depuis une semaine sur les réseaux sociaux.

A lire aussi : Femmes enceintes : les craintes liées à l'accouchement

"Levez la main si vous ne saviez pas que vous changeriez aussi vos propres couches"

Tout commence aux États-Unis, quand la chaîne américaine ABC refuse de diffuser pendant la cérémonie des Oscars une publicité pour des produits dédiés au post-partum. Celle-ci montre une jeune mère fatiguée qui souffre de douleurs physiques directement liées à son accouchement.
 

Ce refus déclenche alors une tempête sur les réseaux sociaux. Le 7 février, l’actrice américaine Busy Phillips relaye la vidéo sur son profil Instagram en s’indignant : "Vous ne bronchez probablement même pas quand une publicité sur la dysfonction érectile est diffusée, mais CETTE PUBLICITÉ EST REJETÉE ! Je pense que c'est une publicité incroyable qui représente fidèlement quelque chose que des millions de femmes connaissent intimement " écrit-elle.

Puis le 11 février, c’est au tour de la mannequin Ashley Graham de s’exprimer, également sur Instagram. Sous une photo d’elle enceinte, elle raconte : "Levez la main si vous ne saviez pas que vous changeriez aussi vos propres couches ! Après toutes ces années passées dans la mode, je n'aurais jamais pu deviner que les sous-vêtements jetables seraient mes vêtements préférés, mais nous y voilà ! Personne ne parle du rétablissement et de la guérison (oui, même des parties difficiles) que vivent les nouvelles mamans. Je voulais vous montrer que ce n'est pas que des arcs-en-ciel et des papillons !"
 

Parler pour lutter contre l'isolement des jeunes mères

La polémique traverse ensuite l’Atlantique et gagne les réseaux sociaux français. Quatre femmes - Illana Weizman, Masha Sacré, Morgane Koresh et Ayla Linares - créent alors le hashtag #MonPostPartum et initient un mouvement en confiant leur propre témoignage.

"Si on parlait davantage de ces sujets, si on ne les invisibilisait pas de façon systématique, les mères se sentiraient moins isolées, moins démunies" commence Illana Weizman, photos d’elle-même portant une couche pour adulte à l'appui.

"Je ne pouvais pas marcher, ni m'assoir, le vagin recousu après 2 semaines de « faux » travail, 12h de travail, 2h de poussée intenses et la ventouse. Le tout, sans péridurale. Le traumatisme aura duré 2 mois. 2 mois où j'en voulais à ma fille de m'avoir fait tant souffrir " raconte encore Ayla Linares.

 

Masha Sacré, confie quant à elle sur Instagram être "loin d'imaginer qu'après (son) accouchement", elle devrait "éponger (son) sang", qu'elle ne pourrait pas "(s'asseoir) sans pleurer" et qu'elle essuyerait "au moins cinq lymphangites dues à de mauvaises informations sur l'allaitement."

 

Puis, c'est d'"un corps douloureux qu’on ne reconnaît pas" dont témoigne encore Morgane Koresh, qui raconte avoir enduré un "baby blues", des "larmes", une "solitude", du "doute" et de "la culpabilité". "
"Dire, montrer, partager, c'est reprendre le pouvoir. C'est guérir et c'est aider toutes nos sœurs" écrit-elle encore dans sa publication Instagram.

 

Un message entendu sur Instagram et sur Twitter, où des milliers de femmes racontent leur propre vécu, se confient et se soutiennent.