Endométriose : comment fonctionne le test salivaire Endotest ?

L'endotest est un test salivaire qui permet de diagnostiquer une endométriose en une dizaine de jours seulement. Mais sur quoi s'appuie-t-il et quelle est son efficacité ? Reportage.

Arnold Gerster
Rédigé le
Endométriose : des tests salivaires analysés en France
Endométriose : des tests salivaires analysés en France  —  Le Mag de la Santé - France 5

Au cœur d’un village landais de 1 300 habitants, se niche un petit laboratoire porteur d’espoirs pour les femmes atteintes d’endométriose. Son objectif : analyser la salive de milliers de femmes à travers le monde et bientôt, celles des Françaises grâce à un test.

109 biomarqueurs analysés dans la salive

"Ce test est très simple d'utilisation, il suffit juste de prendre un tube avec un entonnoir, de saliver dedans. Une fois que la salive est en quantité suffisante, il faut fermer le tube, et en le fermant, il y a un liquide de transport qui va stabiliser la salive", explique le Dr Hikmat Chahine, médecin biologiste.

Après réception des tubes, le laboratoire va donc extraire la salive, avec une mission qui consiste à isoler les microARN, des biomarqueurs. Un microARN est un régulateur qui influence l’expression des gènes, comme un bouton de volume sur une télévision. C'est une donnée importante, car le laboratoire doit analyser 109 biomarqueurs propres aux patientes atteintes d’endométriose.

Un résultat sûr à 95 %

"Dans le cadre de l'endométriose, on va aller chercher les microARN qui vont signer la présence, c'est-à-dire, que c'est une composition de succession de lettres qui vont traduire et signer la présence de l'endométriose", poursuit le Dr Hikmat Chahine.

C'est un processus complexe avec un résultat clair, sûr à 95 % positif ou négatif. Ce test est efficace et rapide alors qu’aujourd’hui, les femmes atteintes d’endométriose doivent en moyenne attendre sept ans avant d’avoir le diagnostic.

Un test en complément des examens

Ce test ne doit pas remplacer les examens de première intention, comme l’échographie pelvienne, selon la Docteure Isabella Chanavaz-Lacheray, gynécologue-obstétricienne, spécialiste de l'endométriose.

"Il y aura un interrogatoire, un examen clinique par un médecin puis des examens complémentaires. Après seulement, on évoque l'endométriose qui doit être un diagnostic à garder plutôt à la fin et non d'emblée pour ne pas s'aveugler sur plein de choses qui ne seraient finalement pas de l'endométriose", poursuit-elle.

Le test salivaire est disponible dans 18 pays et coûte environ 1 000 euros. En France, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a évoqué un remboursement possible dès 2025.