Comment soigner la scoliose avec un corset sur mesure

Pour éviter l’opération et redresser la colonne vertébrale, les médecins peuvent prescrire le port d’un corset. Pour s'assurer de son efficacité, le dispositif doit être fait sur mesure.  Reportage.

Céline Morel
Rédigé le
Scoliose : comment fabrique-t-on un corset ?
Scoliose : comment fabrique-t-on un corset ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

C’est un grand jour pour Axel. Il est accompagné aujourd’hui de son père pour un rendez-vous pour la fabrication d’un corset prescrit par son médecin qui a diagnostiqué une déformation de sa colonne vertébrale.

Éviter des complications pour plus tard

"Plusieurs fois dans le quotidien, ça m'arrive d'avoir une posture qui n'est pas spécialement droite. Je m'attendais à avoir une déformation mais pas à ce niveau-là. Quand j'ai fait la radio, ça m'a un peu surpris, et même moi, j'ai pris conscience qu'il fallait que je prenne un corset, parce que sinon plus tard, ça allait s'aggraver", commente Axel, 17 ans.

Pour la prise de mesures tenue correcte exigée… Jersey, ceinture et quelques gommettes comme points de repères.

"Avec ma tablette, je tourne autour de toi, ça ne va pas durer très longtemps, mais il ne faut pas bouger. Chaque enfant est différent donc il faut créer un corset sur mesure, sans ça, on ne sera pas efficace dans l’adaptation du corset", explique Rachel Payapen, prothésiste-orthésiste.

Des mesures debout et allongé

Axel devra porter son corset la nuit, il faut donc aussi prendre des mesures précises en position allongée. Les mesures une fois intégrées dans ce logiciel, permettent à l’orthésiste d’élaborer une modélisation en 3 dimensions du futur corset d’Axel.

"On fait bien les appuis là où on le souhaite, par exemple, on va venir le faire au niveau de la première courbure pour vraiment venir appuyer. On va faire plusieurs flexions qui vont venir plier pour que ce soit le plus harmonieux possible. On le voit, il faut que le corps vienne totalement s'enrouler au niveau de l'appui pour que la colonne essaye de s'enrouler dans l'autre sens", explique Hélène Berthier, prothésiste-orthésiste.

Après une heure de conception, voici le futur corset d’Axel. Direction l’atelier de fabrication, où sont créées les orthèses.

Fraisage du moule, cuisson du polyéthylène...

Tout est en place, il faut maintenant lancer le fraisage qui va s’occuper de faire la forme. La forme d’un mannequin de mousse aggloméré aux dimensions exactes du buste va servir de modèle pour mouler le corset. Comme dans un atelier de haute couture, le buste est soigneusement emballé dans un tissu tiré à 4 épingles… Le moule est prêt, il est temps de confectionner le corset.

Le polyéthylène est un plastique thermoformable qui est assez souple. Après un quart d’heure de cuisson à 180 degrés, les opérateurs ont seulement quelques minutes pour mouler le corset avant que le plastique ne se solidifie… Il n’y a plus qu’à découper les contours à la scie sauteuse.

Deux semaines plus tard, le corset est fin prêt à être porté, après quelques tours de meuleuse pour poncer et polir les bords du corset, un peu de mousse pour le confort et des attaches pour le fixer.

Un corset pris en charge par la sécurité sociale

"C’est le grand jour aujourd’hui. On va s’allonger pour le fermer, c'est un corset de nuit, tu vas le porter uniquement pour dormir. Le corset est gênant, mais à aucun moment il ne doit faire mal, ce qui veut dire qu'au début, il y aura une période d'adaptation", précise Rachel Payapen.

"Ça appuie à ce niveau-là et derrière dans le dos au niveau de la bosse. Je m'attends à ce que les premières nuits soient compliquées, mais après, je vais essayer de faire avec. Je vais essayer de m'adapter le plus vite possible et normalement, je ne doute pas du fait qu’avec le temps les nuits vont devenir plus faciles", confie Axel.

Axel devra porter ce corset toutes les nuits, jusqu’à la fin de sa croissance. Ce corset est pris en charge intégralement par la sécurité sociale.