Fêtes de fin d'année : pourquoi ça va (encore) mal se passer…

Ah, les traditionnelles réunions de famille de Noël et de la Saint Sylvestre ! Des moments que nous souhaiterions chaleureux et sans tension… Pourtant, nous sommes nombreux à craindre que la soirée ne tourne au vinaigre ! Mais pourquoi ne pouvons nous pas passer des fêtes heureuses et tranquilles ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
J'appréhende les fêtes !
J'appréhende les fêtes !  —  Shutterstock

Il suffit souvent d'un rien, une remarque, un regard pour que la situation devienne explosive. Et en dépit des températures saisonnières, il est souvent bien difficile de garder son "sang-froid" !

Pour le psychiatre Serge Hefez*, rien d'étonnant à cela. Pour lui, "un seul mot" caractérise les fêtes de Noël : "Régression !

Un mot que le responsable de l'unité de thérapie familiale du service de psychiatrie de l'enfant à la Pitié-Salpêtrière (Paris) n'emploie pas à la légère.

En effet, ces festivités "se répétent immuablement depuis notre plus tendre enfance", explique-t-il. Or, "cette répétition de traditions, de rituels, la présence de membres de la famille que l'on ne côtoie quasiment qu'à cette occasion, entraîne [un] mécanisme psychique très particulier : c'est comme si on remontait dans le temps, on se retrouve l'enfant que l'on a été, avec les mêmes sensations, les mêmes émotions, les mêmes peurs et les mêmes colères. L'enfant malheureux que nous avons été surgit en nous. Et il est prêt à se venger."

Autour de la bûche, il n'y a plus que des enfants

Bien sûr tous les enfants n'ont pas été malheureux, et nous avons pour la plupart des souvenirs joyeux de nos relations familiales. "Mais toutes les familles on le sait conjuguent le paradis et l'enfer", poursuit le psychiatre. "Qui n'a pas souffert d'une rivalité avec un frère ou une sœur aînée ? Qui n'a pas pensé que tel frère ou telle sœur était le préféré de ses parents ? Qui n'a pas trouvé que sa mère était trop intrusive, trop inquisitrice ou au contraire trop distante, trop indifférente ?"

La résurgence de ces contentieux, à l'occasion des fêtes, est presque "inéluctable" selon le psychiatre. "C'est comme si différentes facettes de notre identité et de notre histoire se télescopaient. Il suffit d'un rien […] et subitement l'adulte que nous sommes devenu disparaît derrière l'enfant que nous avons été."

Au théâtre ce soir

Pour ce spécialiste, les liens familiaux, les jalousies, les rivalités, laissent des traces intemporelles dans notre psychisme. "Les liens que nous créons par la suite avec nos conjoints et nos enfants ne sont au mieux que la transformation de ces liens précoces, quand ils n'en sont pas la simple répétition. Notre père, notre mère, nos frères et soeurs font partie d'une scène intérieure que nous croyons avoir mis de côté mais qui se répète inlassablement. […] C'est comme si nous réglions nos comptes non pas avec des êtres humains réels, mais avec les acteurs d'un roman familial que nous avons intérieurement écrit."

Doit-on pour autant rester philosophe coûte que coûte ? Selon Serge Hefez, "il peut être important d'exprimer à ses parents ou à ses frères et soeurs que l'on a mal vécu tel ou tel événement, que l'on a souffert de telle ou telle action. Mais il ne sert à rien d'attendre une réparation."

"Nous sommes parfois en plein paradoxe : si l'on veut que le parent reconnaisse ses erreurs, sa méchanceté, cela continuent à nourrir un lien infantile vis-à-vis de lui, nous restons l'enfant en demande. Il s'agit de pouvoir dire à son interlocuteur : c'est terminé, cela n'arrivera plus. [Il faut pouvoir se dire] que nos parents, nos frères et soeurs, ont fait ce qu'ils ont pu ou ont été ceux qu'ils ont été."

Si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté pour passer de bonnes fêtes "malgré tout", nous vous invitons à suivre les conseils proposés par le docteur Charlotte Tourmente, journaliste d'Allodocteurs.fr, sur son blog ! Préparez soigneusement vos plans de tables… et passez les meilleures fêtes possibles en famille !

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* Dans sa chronique de 14/12/2011 pour le Magazine de la Santé.

 

Pour passer de bonnes fêtes

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