Des troubles du comportement chez les filles exposées in utero au bisphénol A ?

Une étude américaine montre que les filles de 3 ans qui ont été exposées au bisphénol A dans le ventre de leur mère seraient plus sujettes aux troubles comportementaux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Des troubles du comportement chez les filles exposées in utero au bisphénol A ?

La loi votée le 13 octobre 2011 sur l'interdiction totale du bisphénol A dans les contenants alimentaires semble de plus en plus justifiée. En effet une étude américaine publiée dans la revue Pediatrics indique que le bisphénol A serait un facteur de risques à l'apparition de troubles du comportement de l'enfant de 3 ans, en particulier chez les filles. L'étude a été menée sur 244 mères de la région de Cincinnati dans l'Ohio et dont on a dosé la présence du composé dans les urines à 16 puis 26 semaines de grossesse puis à la naissance. Le même dosage a été effectué pour l'urine des enfants à 1, 2 et 3 ans. Les parents ont ensuite répondu à un questionnaire sur le comportement de leurs enfants selon deux protocoles.

Il s'avère que le bisphénol A a été détecté dans plus de 85 % des échantillons d'urine des mères et dans plus de 96 % de celle des enfants. Si la concentration en bisphénol A était à peu près la même de la première analyse à 16 semaines à l'accouchement, les taux chez les enfants étaient décroissants avec le temps mais avec des variations plus importantes que chez leur mère.

A l'issue du questionnaire les chercheurs se sont rendu compte que des troubles du comportement tels que l'anxiété, la dépression, l'agressivité, l'hyperactivité ainsi qu'une inhibition et un contrôle émotionnel plus faible étaient plus fréquents chez les filles dont le taux de bisphénol A de leur mère pendant la grossesse était plus élevé. Chez les garçons aucun lien significatif n'a pu être établi.

Cependant Joe Braun, principal auteur de l'étude et chercheur en santé environnementale à Harvard, tient à souligner qu'aucun enfant n'avait de trouble cliniquement anormal. L'évaluation ne présage également en rien du futur comportement des enfants. Si cette étude tend à confirmer de précédents résultats, les auteurs appellent aussi à des enquêtes complémentaires en raison du faible échantillon. Ils appellent néanmoins les femmes enceintes à la prudence et à éviter tout contact avec des objets contenant du bisphénol A.

Dans le même temps une autre étude parue dans Neurotoxicology and teratology portant également sur des mères et enfants de 5 semaines de l'Ohio n'établit pas de lien entre le bisphénol A et des troubles neurologiques du comportement chez les garçons contrairement à d'autres phtalates.

En France la fin du bisphénol A dans les contenants alimentaires est prévue selon la loi pour 2014, avancée à 2013 pour les produits destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Source : AFP

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