Soins funéraires : vers la levée de l'interdiction pour les malades du VIH ?

Le Haut Conseil de la santé publique se dit favorable, "sous conditions", à la levée de l’interdiction des soins de corps, dits de thanatopraxie, pour les personnes décédées présentant des infections par le VIH et les virus de l'hépatite B ou C.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Soins funéraires : vers la levée de l'interdiction pour les malades du VIH ?

Dans un avis, assorti d'un rapport, disponibles en ligne, le Haut Conseil (HCSP) préconise que "les actes soient réalisés exclusivement dans des locaux dédiés, spécifiques, et dans des conditions qui permettent de réduire les risques". Ceci exclut, entre autres lieux, le domicile des personnes décédées et certaines maisons de retraite, précise-t-il.

Il pose d'autres conditions, préalables à cette levée d'interdiction des soins de corps en cas de maladies contagieuses connues, parmi lesquelles figurent l'infection par le virus du sida et ceux des hépatites B et C.

Ainsi, les thanatopracteurs doivent être "correctement formés à l'hygiène et à la sécurité" et les familles "clairement informées des soins proposés" qui sont en réalité des soins de conservation. Les mesures de précaution dites "standard" doivent être appliquées à tous défunts, ne serait-ce qu'en raison de la fréquente méconnaissance par les sujets et leur médecin de l'infection par de nombreux agents biologiques.

On estime ainsi qu'environ 90.000, 155.000 et 29.000 sujets sont porteurs chroniques méconnus respectivement du virus de l'hépatite C (VHC), du virus de l'hépatite B (VHB) et du VIH.

Le Haut Conseil recommande également de vacciner systématiquement contre l'hépatite B tous les thanatopracteurs et qu'ils bénéficient tous d'un suivi médical.

En, outre, il suggère de chercher à remplacer le formaldéhyde utilisé par un produit non cancérogène.

Selon le HCSP, ces soins de conservation sont en augmentation et représentent 200.000 actes environ par an en France. Ils sont réalisés par environ 1.000 thanatopracteurs, dont près de la moitié sont des indépendants, ne bénéficiant donc pas d'un suivi en médecine du travail.

Il n’existe toutefois pas de statistique nationale fiable sur le nombre de thanatopracteurs et le nombre réel d'actes réalisés, admet-il.

Les soins de thanatopraxie ont pour but de suspendre pour une durée de deux à trois semaines, à température ambiante, le processus de décomposition, offrant ainsi la possibilité de retarder une inhumation.

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