Peut-on survivre après 45 minutes d'arrêt cardiaque ?

Une Américaine âgée de 40 ans s'est réveillée après 45 minutes d'arrêt cardiaque. Elle venait d'accoucher par césarienne dans un hôpital de Floride. Un "miracle" selon le Washington Post qui révèle l'affaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Ruby Graupera-Cassimiro se souviendra toute sa vie de ce mardi 23 septembre 2014. Après un accouchement difficile par césarienne, cette Américaine de 40 ans est victime d'une embolie amniotique. Une complication rare, mais grave : au moment de la rupture de la poche des eaux, une partie du liquide amniotique pénètre dans les veines de l'utérus et rejoint la circulation sanguine. Des cellules fœtales migrent alors vers les poumons, et plus précisément vers les alvéoles pulmonaires, des petits sacs où le sang se recharge en oxygène. Ces débris bouchent les petites artères des poumons de la maman, ce qui peut lui être fatal.

Pour réanimer la jeune mère, les médecins et les infirmières de l'hôpital régional de Boca Raton ont tout essayé. Ils pratiquent un massage cardiaque pendant 45 minutes avant de recourir à un défibrillateur. En vain. L'équipe médicale s'apprête à déclarer l'heure de sa mort lorsqu'un bip apparaît sur le moniteur cardiaque. Son cœur est reparti. Un cas spectaculaire, mais pas inédit : "Cela n'est pas exceptionnel, d'autant plus que le sujet est jeune - on se rappelle d'un joueur de football qui a été réanimée en 1h30 - que l'on se trouve dans un cadre hospitalier et que le patient est déjà sous respirateur artificiel", explique Pr Albert Hagège, cardiologue à l'Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), à Paris.

En effet, la ventilation artificielle permet au cerveau d'être oxygéné en permanenc, ce qui augmente les chances de survie après un arrêt cardiaque. Mais cela n'empêche pas toujours les séquelles. Celles-ci "dépendent de la rapidité de l'intervention et de la durée de la réanimation. A chaque fois que la durée augmente d'une minute, on perd 10% de chances de survie", explique le Pr Albert Hagège.

Ruby Graupera-Cassimiro n'a gardé aucune séquelle de son accident cardiaque. 

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