Variole du singe : quels sont les symptômes ?

L’Europe connaît actuellement une flambée épidémique. Elle concentre 85 % des cas de variole du singe dans le monde. Les symptômes relevés semblent différents de ceux déjà répertoriés par le passé.

Muriel Kaiser avec AFP
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Rédigé le , mis à jour le
Variole du singe : quels sont les symptômes ?

En seulement quelques jours, le nombre de cas a doublé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense désormais 6 000 cas de variole du singe confirmés dans le monde. Un seul décès a été enregistré.  

Face à la multiplication des cas, le Comité d’urgence de l’OMS va se réunir au plus tard la semaine du 18 juillet, vient d’annoncer le directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. La réunion vise à déterminer la gravité de la crise sanitaire. 

L'Europe la plus touchée

La semaine dernière, l'agence de santé a estimé que la flambée actuelle de cas de variole du singe, bien que très inquiétante, ne constituait pas "une urgence de santé publique de portée internationale", le plus haut degré d'alerte de l'organisation. Pour autant, "l'OMS continue de demander aux pays de porter une attention particulière aux cas de variole du singe, pour essayer de limiter les contaminations" avait déclaré Fadela Chaib lors d'une conférence de presse à Genève. 

L’Europe est de loin le continent le plus touché par la variole du singe. 85 % des cas y sont recensés. Au total, 58 pays ont enregistré la présence du virus. En France, le nombre de cas s’élève à 577, dont 
385 en Ile-de-France. 

Des symptômes différents

D’ordinaire, la variole du singe circule dans les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest. Or les symptômes répertoriés en Europe ne semblent pas être les mêmes. Des observations ont été faites en mai au Royaume-Uni, sur une cinquantaine de malades, quand le pays ne comptait que 100 cas au total.

L’étude, publiée dans le Lancet Infectious Diseases, pointe les différences : alors que la fièvre était considérée jusqu’à présent comme systématique, seule la moitié des patients britanniques en ont eu. Et parmi les personnes qui ont eu un accès de fièvre, il était moins long et a nécessité beaucoup moins d’hospitalisations qu'en Afrique. 

Quant aux lésions sur la peau, symptôme typique de la maladie, elles se concentrent le plus souvent autour des parties génitales. Jusqu’alors, elles étaient plus vastes et atteignaient par exemple le visage ou la nuque. Pour les auteurs de l'étude, cette spécificité laisse penser que les premiers cas britanniques ont été contaminés par contact lors de relations sexuelles. En effet, une contamination est possible en touchant une lésion cutanée chez un malade. 
 

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Une nouvelle définition de la maladie ?

En prenant en compte ces spécificités, les auteurs de l’étude espèrent encourager à élargir la définition de la variole du singe. L’objectif : mieux détecter les nouveaux cas. Ainsi, en prenant en compte leurs observations, on éviterait d’exclure l’hypothèse de la variole du singe lorsque le patient n’a pas de fièvre.  

Pour autant, ces symptômes différents ne veulent pas dire que l'épidémie actuelle est due à une nouvelle version du virus, soulignent d'autres chercheurs. "Il n'y a pas de modification génétique majeure" dans les virus séquencés chez les patients actuels, a remarqué le pneumologue Hugh Adler. Selon lui, de nombreux cas en Afrique, sans fièvre ou avec peu de lésions cutanées, n'ont peut-être pas été détectés. 

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