Les Français sont plutôt en bonne santé

Si les Français sont en meilleure santé que leurs voisins européens, les inégalités persistent encore entre hommes et femmes. Le milieu social et le lieu de vie influent aussi sur l'état de santé, alors que l'espérance de vie générale ne cesse d'augmenter.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les Français sont plutôt en bonne santé

L'état de santé des Français est "globalement bon", souligne d'emblée la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (Drees, ministère de la Santé) dans un rapport publié le 12 février. Et leur espérance de vie, parmi les plus élevées d'Europe, continue d'augmenter: 85,4 ans en 2014 pour les femmes et 79,2 ans pour les hommes. Cet écart hommes/femmes ne cesse en outre de se réduire : passé de 8,2 ans en 1994 à 7,1 ans en 2003, il est tombé à 6,2 ans l'an dernier.

En revanche, s'ils vivent de plus en plus longtemps, les Français souffrent davantage de maladies chroniques, conséquences directes du vieillissement de la population : "entre 2010 et 2012, le cap des 3 millions de Français atteints de diabète a ainsi été franchi", relève le ministère de la Santé. Les maladies de l'appareil circulatoire (AVC, insuffisance cardiaque...) restent la première cause de mortalité chez les femmes, devant les cancers. C'est l'inverse chez les hommes.

Inégalité des sexes

A âge égal, on observe toutefois une surmortalité masculine en matière de cancers et de maladies cardiovasculaires. Un phénomène lié à la consommation plus importante d'alcool et de tabac chez les hommes, mais aussi aux expositions professionnelles à des toxiques. Parmi les 18-75 ans, la proportion de consommateurs quotidiens d'alcool est trois fois plus importante chez les hommes que chez les femmes.

A 17 ans, la consommation régulière d'alcool concerne un jeune sur dix, beaucoup plus souvent les garçons que les filles. Cette surconsommation masculine existe aussi pour les drogues illicites, sauf pour les poppers, les produits à inhaler et l'héroïne. Le comportement des femmes en matière de nutrition est également plus favorable. Pourtant, paradoxalement, les hommes se disent plus souvent en bonne santé que les femmes à âge égal. Le tabac constitue la première cause de mortalité évitable (73.000 morts par an) pour les deux sexes, loin devant l'alcool, rappelle cette étude.

Des disparités territoriales et sociales évidentes

Ce rapport de 500 pages met aussi en lumière des disparités territoriales persistantes. "En 2012, la mortalité infantile accuse une différence de 5 points entre métropole et DOM, à l'avantage de la métropole", indique-t-il. De même, la mortalité prématurée (avant 65 ans) chez les hommes diminue en allant du nord au sud du pays (hormis en Ile-de-France), "les régions du sud de la France connaissant une situation en général plus favorable".

En matière de comportements à risque, deux régions se distinguent par une proportion de buveurs d'alcool quotidiens nettement plus élevée que la moyenne nationale (qui est à 11%) : le Nord-Pas-de-Calais (18%) et le Languedoc-Roussillon (17%). Des différences que l'on retrouve aussi pour la consommation de drogues illicites alors que la consommation de tabac est plus homogène.

Les inégalités sociales influent encore largement sur la santé de la population : "les enfants d'ouvriers ont 10 fois plus de chances d'être obèses que les enfants de cadres" et "les cadres vivent 10 années de plus que les ouvriers", souligne le ministère. L'activité physique, déterminante pour se maintenir en bonne santé, varie aussi selon le milieu social et sa pratique est plus répandue chez les enfants de cadres que d'ouvriers.

 

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