"Gare à la rage" : le ministère lance une nouvelle campagne de sensibilisation

Le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt lance une nouvelle campagne de sensibilisation contre la rage "Gare à la rage" pour rappeler les moyens de prévenir l'importation en France d'une maladie causant encore la mort d'une personne toutes les dix minutes dans le monde.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
 Campagne "Gare à la rage" - ©Min.Agri.fr
Campagne "Gare à la rage" - ©Min.Agri.fr

La rage n'est pas une maladie qui appartient au passé, elle "tue encore une personne toutes les dix minutes dans le monde" rappelle le ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. L'Afrique et l'Asie sont les continents à plus haut risque de mortalité humaine, avec plus de 95% des cas mortels dans le monde. Alors que la rage avait été éradiquée en France depuis 2001, onze cas ont été recensés depuis, introduits par le biais d'animaux contaminés à l'étranger. Dû à un chien ramené d'Afrique du Nord, le dernier cas identifié date de 2015. Le ministère relance donc une grande campagne de sensibilisation pour renforcer celle menée lors de l'été 2015.

Une évolution fatale après l'apparition des symptômes

La rage est une zoonose, c'est-à-dire une maladie qui se transmet des animaux aux hommes et réciproquement. La transmission du virus responsable de la maladie se fait le plus souvent par la morsure d'un animal contaminé (chien, animal sauvage...) par griffure ou léchage d'une peau blessée ou d'une muqueuse. Il est présent dans la salive en fin de maladie. La contamination d'homme à homme est exceptionnelle.

Le virus de la rage se multiplie alors dans l'organisme notamment dans le système nerveux où il perturbe le fonctionnement des neurones. Après quelques jours ou quelques mois d'incubation, il entraîne une encéphalomyélite mortelle c'est-à-dire une inflammation de la substance blanche du cerveau, du cervelet et de la moelle épinière qui perturbe les fonctions automatiques comme l'activité cardiaque ou la respiration.

Les premiers symptômes sont une difficulté à avaler, de l'anxiété et l'agitation. L'évolution se fait vers le coma ou la mort (souvent par arrêt respiratoire) en quelques jours à quelques semaines. En l'absence de traitement, son évolution est toujours fatale pour l'homme et pour les animaux après l'apparition des symptômes.

Le traitement consiste en une vaccination complétée dans certains cas par une sérothérapie antirabique effectuée le plus rapidement possible après l’exposition, avant l'apparition des symptômes.

Les recommandations du ministère

En conséquence, le ministère alerte les voyageurs et rappelle quelques mesures de prévention sur son site

  • Il déconseille fortement aux voyageurs de toucher un animal errant à l'étranger et recommande de ne pas ramener d'animal d'un pays à risque qui peut être infecté et donc vecteur de la maladie.
     
  • Pour voyager avec son animal de compagnie, des démarches préalables sont nécessaires : il convient de prendre rendez vous 4 mois avant le départ chez le vétérinaire, l’animal doit être identifié par son passeport, les vaccins de l’animal doivent être à jour et une prise de sang est nécessaire pour vérifier le taux d’anticorps contre la maladie en cas de voyage dans les pays à risque. Au retour de France, il faut impérativement présenter son animal de compagnie aux autorités douanières.
     
  • L'interdiction de ramener des chiens, des chats ou des furets sur le territoire français est formelle excepté sous certaines conditions sanitaires : identification de l'animal, vaccination antirabique en cours de validité et, selon le pays de provenance, titrage sérique des anticorps antirabiques. Ces animaux doivent donc être accompagnés d'un certificat sanitaire établi par un vétérinaire officiel du pays de provenance. Le non respect des obligations réglementaires est passible de sanctions pénales (article L237-3 du Code rural et de la pêche maritime).
     
  • Les vétérinaires sont en première ligne pour détecter des cas de rage et accompagner les propriétaires d’animaux en matière de prévention. Lorsque celle-ci fait défaut, les conséquences sanitaires peuvent être très graves.