Paupérisation de la jeunesse française : la Croix-Rouge tire la sonnette d’alarme

Un rapport de la Croix-Rouge alerte sur la paupérisation croissante des jeunes français. Faute de moyens, ils sont de plus en plus nombreux à renoncer à se soigner et à se priver régulièrement de repas pour certains d’entre eux.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Paupérisation de la jeunesse française : la Croix-Rouge tire la sonnette d’alarme

Des étudiants contraints de sauter des repas, des jeunes qui renoncent aux soins, faute d'argent : la paupérisation des jeunes adultes entraîne, chez les plus démunis, une "priorisation malheureuse" de leurs besoins, pointe la Croix-Rouge française dans un rapport publié mercredi 31 mai 2017.

"En France, un jeune sur cinq a renoncé aux soins. Or un premier indice de la précarité est de ne pas se faire soigner", fait remarquer Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix-Rouge française. Et d’ajouter : "13.000 étudiants parisiens sautent quatre à six repas par semaine, faute de pouvoir se les payer". Faire une croix sur ces dépenses relève d'une "priorisation malheureuse" de la part de personnes "paupérisées", observe-t-il.

Un "reste à vivre" moyen de 85 euros

Dans les 700 épiceries solidaires tenues par la Croix-Rouge, où les produits s'achètent à tarif réduit, la part des moins de 25 ans est passée de 11,9% en 2015 à plus de 13% en 2016. "Ce 1% d'augmentation est un marqueur important de la précarité des jeunes", poursuit M. Eledjam, qui n'a pu, cependant, préciser combien de personnes étaient concernées.

Pour ces bénéficiaires des aides de la Croix-Rouge, le "reste à vivre moyen", qui équivaut à ce dont un foyer dispose en fin de mois une fois les charges fixes payées, ne dépasse par 85 euros, à diviser sur trente jours pour se vêtir et se nourrir, pointe le rapport.

"Il faut que l'Etat prenne conscience de la nécessité d'augmenter ses financements pour la promotion de la santé", martelle le président de la Croix-Rouge française, alors que nombre de jeunes pauvres ne connaissent pas les dispositifs d'aide sociale et de santé.