Covid : Les déprogrammations s’accélèrent dans les hôpitaux d’Ile-de-France

Dans certaines régions, la flambée de l’épidémie de Covid-19 semble à nouveau hors de contrôle. C’est le cas en Ile-de-France, où les hôpitaux sont débordés. Seule solution : déprogrammer des interventions.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Sur les 4 651 malades de la Covid-19 actuellement en réanimation, 1 382 sont hospitalisés en Ile-de-France. Le directeur de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a déclaré hier dans un message adressé aux soignants :

« Qu'il s'agisse des entrées en réa ou en hospitalisation conventionnelle (…) Nous n'avions pas connu un nombre d'entrées aussi haut en 24 h depuis la 1ère vague ».

80% des interventions déprogrammées

L’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a demandé aux hôpitaux de déprogrammer 80% des interventions afin de libérer des places pour accueillir les patients covid. Objectif : obtenir dans les prochains jours 2 250 lits de réanimation en plus.

Les services hospitaliers doivent s’organiser. Dans le service d’urologie qu’il dirige, à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, le Pr. François Desgrandchamps a déprogrammé 20% des interventions cette semaine.

« A partir de la semaine prochaine, conscients de la montée des patients covid et de la nécessité d’avoir de la place en réanimation, on va réduire l’activité. On va passer de 12 salles à 6 salles de façon à ce que tous les moyens libérés puissent être dédiés à l’accueil des patients covid. Et donc avec les 6 salles restantes, c’est suffisant pour assurer toute la cancérologie de tout le centre, sans retard de prise en charge », explique-t-il.

Eviter une perte de chances

Le mot d’ordre est d’éviter une perte de chances des patients suivis. Mais avec 80% de déprogrammations, la situation risque d’être critique pour certains patients et notamment pour les malades du cancer qui subissent déjà des retards de diagnostic et de prise en charge, depuis un an. 

« Aujourd'hui, une évaluation conservatrice, plutôt a minima, évalue à 13 500 le nombre de personnes qui mourront dans les 5-6 ans qui viennent de cancer, alors que ces personnes n’auraient pas dû en mourir », précise Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer.