Diminution importante de la pollution de l'air en Ile-de-France

La baisse des activités humaines due au confinement a entraîné une chute de la pollution aux oxydes d’azote en région parisienne. Un phénomène observé également en Italie, en Espagne et en Chine.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration  —  Crédits Photo : ©Sadnos / Pixabay

Une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30%. C’est ce que l’organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif a observé dans l’agglomération parisienne pour la semaine du 16 au 20 mars par rapport aux mois de mars des années précédentes.

Moins 60% d’oxyde d’azote

En cause : les mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus, qui ont entraîné une baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d’azote. "Malgré une augmentation du chauffage résidentiel, cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien" constate Airparif dans un communiqué.

Pourquoi un changement aussi rapide ? Parce que le dioxyde d’azote NO2 a une durée de vie courte : il ne reste environ qu’un jour dans l’atmosphère, ce qui en fait un bon indicateur de l’intensité des activités humaines.

Une première en 40 ans

Plus précisément, c’est "le long des axes de circulation" que l’impact est le "plus important", relève l'organisme. A ces endroits, les niveaux de mesure rejoignent ceux d'habitude enregistrés dans les parcs. "En 40 ans de mesure d’Airparif, cette situation n’est jamais arrivée de manière aussi importante et sur autant de stations" poursuit-il.

Pas encore de changement pour les particules fines

"Autre bonne nouvelle, cette baisse des polluants de l’air s’accompagne d’une baisse du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre" responsable du réchauffement climatique, précise Airparif.

Mais concernant les particules fines (PM10 et PM2,5), l'amélioration n'a pas été aussi visible car elles "sont issues de davantage de sources". "La diminution du trafic n’a pas compensé l’augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes", détaille Airparif.

 

Espagne, Italie, Chine…

Dans d’autres pays confinés, le constat est le même. En Europe, l'Agence européenne de l'environnement (EEA) observe une baisse globale de la diminution de l’air.

A Milan, la capitale économique italienne, la concentration de NO2, un gaz produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, a reculé de 24% ces quatre dernières semaines par rapport aux quatre semaines précédentes, a noté l'EEA. En Espagne, le niveau de concentration de NO2 a chuté de 55% sur un an à Barcelone et de 41% à Madrid. Et en février, les images satellite de la Nasa montraient aussi une baisse drastique de la concentration de NO2 à Wuhan, en Chine.

Cependant, ces baisses extraordinaires n'apportent pas de solution à la question du changement climatique, a insisté l'EEA. "La crise actuelle et ses multiples effets sur notre société vont à l'encontre de ce que nous essayons de réaliser, à savoir une transition juste et bien gérée vers une société résiliente et durable", a indiqué le directeur de l'agence, Hans Bruyninckx, dans le communiqué. Mais "toute baisse de pollution est bonne à prendre", soulignait à l'AFP le pneumologue Bruno Housset, président de la Fondation du souffle contre les maladies respiratoires.