Tabac : arrêter, ça change tout de suite la vie

Pour la Journée mondiale sans tabac, Allodocteurs.fr vous rappelle les nombreux intérêts du sevrage tabagique. Arrêter de fumer est immédiatement payant pour l'organisme : dès que vous écrasez votre dernière cigarette, les bienfaits s'accumulent.

Héloïse Rambert
Rédigé le , mis à jour le
Tabac : arrêter, ça change tout de suite la vie

Cesser du fumer permet, à terme, de diminuer le risque de cancer. Mais pas seulement. Si on ne peut pas effacer en une semaine ou même en un mois, une ou plusieurs dizaines d'années de tabagisme, l'organisme ressent tout de suite des bénéfices après l'arrêt :

  • + 20 minutes : la tension artérielle et le rythme cardiaque se normalisent

La nicotine provoque une augmentation du rythme cardiaque, une contraction de la paroi des vaisseaux et une hausse de la pression artérielle. Mais ces effets sont de courte durée. Dès l'arrêt du tabac, ils s'atténuent.

  • + 8 heures : les cellules commencent à respirer

Le taux de monoxyde de carbone dans le sang est désormais divisé par deux : le risque de spasme de l'artère coronaire diminue. Le monoxyde de carbone, véritable poison, est issu de la combustion de la cigarette. Il pénètre dans le sang, où il prend la place de l'oxygène, nécessaire au cœur et aux autres organes, et contribue à les asphyxier. Pour contrer cet effet, la fréquence cardiaque et la pression artérielle augmentent, ce qui accroît le risque d'accident cardiaque et vasculaire.

  • + 24 heures : le risque d'infarctus du myocarde diminue

Le cœur est le premier organe à souffrir du tabagisme. Dès le premier jour d'arrêt, le risque d'infarctus du myocarde commence à baisser. La nicotine est éliminée de l'organisme, les poumons commencent à évacuer le mucus et les résidus de fumée. Il n'y a plus de monoxyde de carbone dans votre sang.

  • + 14 jours : un mieux-être général

Monter les escaliers devient moins difficile… Ce ne sont pas vos poumons à proprement parler qui sont responsables de votre regain de forme, mais l'élimination de votre organisme du monoxyde de carbone. L'impression de "coup de fouet", que vous donnait la cigarette n'était en fait que l'assouvissement du manque de nicotine.

  • + 18 jours : vous toussez ? C'est normal (et c'est bon signe)

Le processus de "décrassage" de vos poumons bat son plein. Les cils bronchiques, qui étaient jusque là paralysés par les substances irritantes de la fumée, recommencent à battre et reprennent leur activité de nettoyage des poumons. Ils peuvent désormais faire remonter les poussières et tout ce qui encombre vos bronches. Le mucus se transforme aussi. Il avait été épaissi par le tabac, mais il retrouve désormais sa fluidité. Votre toux cessera en trois à quatre semaines environ.

  • + 1 mois 

Vous retrouvez la saveur des aliments

Le tabac provoque une altération du goût. Il a une action à la fois sur la transmission de la salive (qui est chargée de transporter les molécules qui donnent leur saveur aux aliments jusqu'aux papilles) et directement sur les cellules réceptrices du goût, par un effet thermique néfaste. Mais, bonne nouvelle, ces cellules peuvent se régénérer à l'arrêt de la cigarette. Votre bouche est désormais aussi moins sèche : vous commencez à retrouver le plaisir des aliments.

Vous avez meilleure haleine

L'haleine d'un fumeur n'est pas réputée pour sa fraîcheur. Le tabac provoque une diminution du débit salivaire qui assèche la cavité buccale, et favorise le développement de bactéries responsables de la mauvaise haleine. Ces bactéries dégradent les protéines de l'alimentation en composés soufrés volatils qui sont des gaz très malodorants. La sécheresse buccale favorise aussi le développement de champignons (responsables de mycoses) produisant les mêmes composés. Par ailleurs, des bactéries et des débris alimentaires peuvent s'accumuler sur le dos de la langue et être responsables de la sensation de "langue chargée". La cigarette favorise aussi le reflux gastro-œsophagien, qui peut aussi donner mauvaise haleine.

Votre peau est plus belle et cicatrise mieux

À l'arrêt du tabac, le teint s'éclaircit et les rides sont moins marquées. Le tabac agit de façon nocive pour la peau de deux manières. Tout d'abord par une action externe de la fumée, qui brouille le teint. Et également par une altération de la microcirculation qui conduit à une mauvaise oxygénation des cellules du derme. Ainsi, la cigarette est responsable d'une accentuation du vieillissement cutané qui s'ajoute à celle induite par les ultraviolets dans les zones exposées. Elle altère aussi la cicatrisation en entraînant une vasoconstriction, une augmentation de l'adhésivité plaquettaire et une diminution du transport d’oxygène aux tissus.

  • + 2 mois

Le risque d'artérite est diminué

Le vieillissement des artères du fumeur est accéléré en moyenne d'environ dix ans. Le tabac est responsable, en France, de 90% des artérites survenant avant l'âge de 65 ans. L'arrêt de la cigarette permet d'en ralentir ou de stopper l'évolution. L'artérite se manifeste par des crampes et des douleurs à la marche, limitant le périmètre de marche. Elle peut conduire, dans les cas les plus graves, à l'amputation.

Vous vous concentrez mieux

Trop de fumeurs pensent que la cigarette permet de se concentrer. C'est le contraire : les cellules du cerveau, comme celles de tout le corps, sont moins bien oxygénées chez les personnes qui fument, ce qui entraîne, à terme, un déclin cognitif.

  • + 15 ans : votre espérance de vie redevient identique à celle des personnes n'ayant jamais fumé

Votre risque de développer un cancer du poumon, de la bouche, de l'œsophage ou de la vessie est proche de celui des non-fumeurs. Votre espérance de vie redevient identique à celle des personnes n'ayant jamais fumé. La diminution du risque de cancer est d'autant plus importante que l'on arrête tôt, mais elle est également significative si l'on arrête plus tard. Le tabac est responsable d'un mort par cancer sur quatre.