Narguilé, chicha : une pratique bien plus nocive que la cigarette

A première vue, la consommation de chicha paraît plus douce et moins dangereuse que la cigarette. Pourtant, lors d'une session de chicha, le consommateur inhale 25 fois plus de goudron qu'une cigarette et 125 fois plus de fumée. Alors quelles sont les différences entre ces deux pratiques ? Et quels sont les risques ? 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Chicha : une pratique plus nocive que la cigarette
Chicha : une pratique plus nocive que la cigarette

Cigarette ou chicha ? Ce sont deux façons très différentes de consommer du tabac. Contrairement à sa cousine la cigarette, le narguilé dégage souvent un parfum fruité. Mais ne vous fiez pas aux apparences, fumer la pipe à eau serait bien plus nocif que la cigarette.

C'est la conclusion d'une méta-analyse portant sur 542 études publiées dans la revue Public Health Reports. Selon cette dernière, au cours d'une session chicha, une personne inhale 125 fois plus de fumée que lorsqu'elle fume une cigarette, mais aussi 25 fois plus de goudron et 10 fois plus de monoxyde de carbone. Une séance de narguilé où l’inhalation est plus longue et plus profonde reviendrait à fume l’équivalent d’un paquet de cigarettes.

"On y trouve des composés irritants, des composés cancérigènes, on va risquer des problèmes cardiovasculaires. En général, ce qu’on voit en pratique dans nos consultations, ce sont des personnes qui consomment la chicha avec des taux de monoxyde de carbone expirés très élevés", constate le Dr Anne-Laurence Le Faou, responsable du centre d'addictologie de l'Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris (AP-HP).

La différence majeure entre les deux consommations reste la fréquence. Les fumeurs de cigarettes peuvent en consommer plus d'une vingtaine par jour, alors que les adeptes de la chicha ne fument pas forcément quotidiennement.

Etude de référence : "One Hookah Tobacco Smoking Session Delivers 25 Times the Tar of a Single Cigarette" ; Brian A. Primack and al. ; étude publiée en janvier 2016 dans la revue Public Health Reports (résumé en ligne sur le site de la Pittsburg University)