Elle pensait avoir un cancer du foie, c’était un parasite

A 36 ans, une canadienne pensait être atteinte d’une tumeur incurable du foie de la taille d’un pamplemousse. Il s’agissait en fait d’un ver parasite qui s’était logé dans cet organe depuis au moins 10 ou 15 ans.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Echinococcus multilocularis au stade adulte. Son corps est composé de plusieurs anneaux. A droite : sa tête, qui comporte une ventouse et des crochets qui facilitent son accroche dans le tube digestif.
Echinococcus multilocularis au stade adulte. Son corps est composé de plusieurs anneaux. A droite : sa tête, qui comporte une ventouse et des crochets qui facilitent son accroche dans le tube digestif.  —  Crédits Photo : Creative Commons / Alan R Walker

A 36 ans, Cassidy Armstrong s’était préparée à mourir. Mais ce que les médecins avaient pris pour une énorme tumeur du foie était en fait une maladie causée par un ver parasite de la famille du ténia, rapporte le site Today.

Pour cette canadienne, tout commence il y a quelques années par des douleurs thoraciques du côté droit. Elle réalise alors des analyses de sang et des radiographies, qui ne montrent rien d’anormal. Les douleurs vont et viennent et l'inquiétude s'estompe. Mais quand Cassidy perd plus de 10 kgs et que ses troubles digestifs s'intensifient, elle passe un scanner. Les images mettent alors clairement en évidence une masse de la taille d’un pamplemousse au niveau de son foie. Les médecins interprètent cette grosseur comme une tumeur : un carcinome fibrolamellaire, qui touche les personnes de moins de 40 ans. Et, étant donné le volume de cette masse, le pronostic de cette canadienne est assez mauvais.

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Echinococcose alvéolaire

A l’automne 2019, Cassidy subit alors une opération pour retirer cette masse et un médecin pathologiste l’observe de plus près. A sa grande surprise, la masse n’est pas de nature tumorale mais parasitaire ! La jeune femme ne souffre donc pas d’un carcinome mais d’une échinococcose alvéolaire, une pathologie causée par le ver parasite Echinoccocus multilocularis qui se loge dans le foie et y crée des lésions d'aspect dit "tumoral".

Selon les médecins, ce parasite aurait élu domicile dans l’organisme de la canadienne depuis 10 ou 15 ans. Même si la zone affectée par le parasite a été retirée pendant l’opération, les médecins ont prescrit à Cassidy un médicament antiparasitaire pour garder le contrôle sur cet envahisseur, et ce peut-être pour le reste de sa vie.

Une contamination par voie alimentaire

Mais comment ce ver a-t-il pu se loger dans son foie ? Ce parasite vit généralement dans les intestins des renards, des coyotes et des chiens de tout l'hémisphère nord. La transmission est possible lorsque des personnes consomment, sans les laver, des végétaux (herbes, baies, légumes du potager, salades, champignons…) sur lesquels des animaux porteurs du parasite ont déféqué. Elles avalent alors les œufs du parasite, qui colonisent ensuite leur tube digestif. Un risque existe aussi pour les personnes qui caressent un chien dont la fourrure est souillée par des excréments.

Une fois dans le tube digestif humain, les œufs d’Echinococcus multilocularis éclosent et les larves migrent vers le foie. Elles peuvent alors envahir tout cet organe et se propager vers le reste du tube digestif, les poumons ou encore le cerveau.

Hygiène des mains et cuisson des légumes

Pour limiter les risques de contamination, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) conseille de respecter "une bonne hygiène des mains après manipulation d’animaux potentiellement porteurs d’œufs du parasite (sur leur pelage), renards en particulier (manipulation des animaux morts avec des gants) mais aussi pour les animaux domestiques".

L'Agence recommande également pour les aliments collectés au niveau du sol de les consommer cuits à 70°C pendant cinq minutes "dans la mesure du possible". Enfin, l’Anses rappelle qu'une vermifugation des animaux domestiques réduit leur risque de transmettre ce parasite.