Une imagerie 3D pour remplacer l'aorte
Le rétrécissement des artères peut conduire à l'infarctus quand elles se bouchent complètement. Mais les années peuvent aussi fragiliser leur paroi et provoquer l'élargissement de ces vaisseaux. On parle alors d'anévrisme, avec un risque de rupture très dangereux. Il est désormais possible de refaire un "nouveau circuit" à de plus en plus de patients dont l'état interdit une chirurgie classique. Un incroyable travail de plomberie guidé par l'imagerie.
Grâce à cette nouvelle technique, une prothèse créée sur mesure pour le patient prend place à l'intérieur de son aorte dilatée. Elle possède des ouvertures pour se raccorder aux autres artères, il faut donc la placer très précisément. Tout un dispositif d'imagerie en 3D permet de guider le chirurgien en temps réel.
Une fois la prothèse centrale en place, le chirurgien prépare son raccordement avec les reins. Tout est programmé avant l'intervention avec un système de cibles colorées dessinées à partir du scanner du patient. Il est très délicat pour le chirurgien de rentrer dans l'artère rénale car ses parois sont fragiles. Il faut alors créer un nouvel embranchement avec l'aorte sans l'abîmer.
Le stent, une fois dilaté par un ballon, va faire une jonction parfaite entre l'aorte et le rein. Le même système doit être réalisé vers l'autre rein puis vers l'artère du foie et de la rate, et celle de l'intestin. Quand tout est mis en place, la partie haute de la prothèse est terminée.
Ensuite, pour finir d'exclure l'anévrisme, une prothèse à deux jambages doit être implantée. Ce système ingénieux en deux morceaux est placé en bas du premier montage. Ils sont collés l'un à l'autre grâce à un ballon. L'étanchéité de chaque jonction ainsi obtenue est testée avec un produit de contraste. Puis un dernier contrôle en trois dimensions de l'ensemble est réalisé. C'est la toute nouvelle aorte. Les suites opératoires de cette intervention sont beaucoup plus légères qu'avec une chirurgie classique.