Arrêts cardiaques : le statut de "citoyen sauveteur" inscrit dans la loi

Le Parlement a adopté une loi pour lutter contre les arrêts cardiaques inopinés, ou mort subite de l’adulte. Cette loi instaure un statut de "citoyen sauveteur" afin de protéger les personnes qui portent secours en cas de faute.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / pixelaway

Combattre les arrêts cardiaques inopinés. Le Parlement a adopté définitivement jeudi 25 juin, par un ultime vote à l'unanimité du Sénat, une proposition de loi visant à lutter contre la mort subite et à sensibiliser la population aux gestes qui sauvent. Mesure à noter dans cette loi : la création du statut de "citoyen sauveteur".

A lire aussi : Comment réagir face à un arrêt cardiaque ?

Seulement 4% de survie en France

Chaque année, l'arrêt cardiaque inopiné, ou mort subite de l'adulte, est responsable de 40.000 à 50.000 décès, soit 130 par jour en moyenne. Il représente par ailleurs une cause de mortalité dix fois plus importante que les accidents de la route, selon des données de l'Académie nationale de médecine. Et un tiers des victimes a moins de 55 ans.

Et en matière d’arrêt cardiaque inopiné, la France présente un sérieux retard comparée à ses voisins européens. Ainsi, alors que les pays anglo-saxons et scandinaves présentent un taux de survie de 20% à 40% des victimes d’un arrêt cardiaque inopiné, le taux de survie français ne dépasse pas les 3 ou 4%, en raison d'un manque crucial de connaissance des comportements qui sauvent.

Protéger les citoyens qui portent secours

Le texte de loi, en navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat depuis février 2019, a été plusieurs fois remanié. Dans sa version finale, il instaure un statut de "citoyen sauveteur" qui vise à protéger le citoyen portant secours à une personne en situation d'arrêt cardio-respiratoire. "Ce statut est un signal, une garantie, une protection supplémentaire pour toutes celles et ceux qui pratiqueraient des premiers secours sur une victime, en exonérant les citoyens sauveteurs de toute responsabilité civile sauf en cas de faute lourde ou intentionnelle", a déclaré le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez.

Former 80% de la population en 10 ans

Mieux sensibiliser la population aux gestes qui sauvent, créer une journée nationale de lutte contre l’arrêt cardiaque et renforcer les sanctions en cas de vol ou dégradation des défibrillateurs font partie des autres mesures importantes de la proposition de loi.

Car "une population mieux formée permettrait sans aucun doute à des vies d'être sauvées", a souligné M. Nuñez. L’objectif final, auquel le président Macron s’était engagé : former "80% de la population" aux premiers secours "dans un délai de 10 ans".