Un sirop contre la toux pour soigner les AVC ?

Des chercheurs de l'Inserm ont montré qu'une molécule présente dans des sirops antitussifs pourrait être utile et sans risque pour traiter l'accident vasculaire cérébral (AVC).

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

L'obstruction d'une artère par un caillot de sang est la première cause de mortalité dans le monde. Pour éviter la mort cérébrale et limiter les séquelles, il faut détruire le caillot de toute urgence. Mais le traitement actuel est risqué et n'est efficace que sur environ un tiers des patients.

En France, des chercheurs de l'Inserm ont découvert qu'il était possible de traiter l'AVC grâce à une molécule présente dans un sirop contre la toux. L'idée est très prometteuse car cette molécule est peu coûteuse et n'a que très peu d'effets secondaires.

Une molécule qui détruit le caillot sanguin

Toutes les quatre minutes, une personne est victime d'un AVC. Dans 80% des cas, il s'agit d'un caillot de sang dans le cerveau. L'AVC est une course contre la montre car chaque minute entraîne des dommages cérébraux. À Caen, dans un centre de recherche, les équipes du professeur Vivien étudient ces caillots depuis dix ans. Et plus précisément ceux qui résistent aux traitements actuels. Ils ont trouvé une molécule capable de dissoudre les caillots les plus résistants : la N-acétylcystéine (NAC), que l'on retrouve dans un sirop contre la toux très répandu.

Les premiers tests ont été menés sur des caillots cultivés in vitro. Au contact de la molécule, ils se désagrègent littéralement en petits morceaux. La molécule agit exactement comme sur les sécrétions de nos bronches. Sur l'animal, les essais sont surprenants. Les chercheurs ont injecté le médicament sur des modèles de souris victimes d'un AVC. Toutes ont alors passé une IRM afin d'observer les dommages sur leur cerveau. Résultat, grâce au médicament, la taille des lésions est diminuée.

Moins d'effets secondaires

Moins le cerveau est endommagé, plus il est capable de récupérer. Les chercheurs ont étudié les capacités motrices des souris. La récupération fonctionnelle de celles ayant reçu le sirop contre la toux est bien meilleure. Si elle s'avère efficace sur l'homme, cette molécule pourrait bien révolutionner le traitement de l'AVC car contrairement au médicament existant appelé altéplase, la N-acétylcystéine ne provoquerait pas d'hémorragie cérébrale.

Ce sirop sera-t-il capable de traiter les AVC chez l'homme ? C'est ce qu'une étude clinique devra démontrer d'ici les cinq prochaines années.