Infertilité masculine : la recherche progresse

Trente ans après la première fécondation in vitro française, la "recherche fondamentale" autour de l'aide médicale à la procréation revêt toujours un intérêt majeur pour de nombreux scientifiques. L'enjeu de leurs travaux ? L'infertilité masculine, facteur unique des problèmes de stérilité du couple dans 30 % des cas.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Reportage de Maxime Vautier, Martin Vanden Bossche et Adeline Salapak (8 novembre 2012)
 

L'infertilité dans le couple reste de nos jours un tabou social. Une réalité d'autant plus vraie lorsque ce fardeau de la stérilité est porté par l'homme.

Si la stimulation ovarienne ou la vitrification des ovocytes permet parfois d'apporter des réponses à l'infertilité féminine, la lutte contre la stérilité masculine paraît aujourd'hui moins avancée. Une situation qui pourrait changer grâce aux travaux de recherche d'une équipe française de l'hôpital public, sur une molécule susceptible d'augmenter les capacités fécondantes du sperme.

Dans le service de biologie de la reproduction de l'hôpital Cochin, une équipe de chercheurs vient de faire une découverte étonnante en menant des travaux sur des souris. Ils ont isolé puis cloné une molécule, la fertiline, nom de code : FEE cyclique, présente sur le spermatozoïde. Le récepteur de cette molécule se trouve sur l'ovocyte, comme une clé et sa serrure. En principe la rencontre entre cette molécule de synthèse et le récepteur aurait dû fermer la porte à toute fécondation. Mais contrairement à ce que les chercheurs avaient imaginé, la fertiline n'a pas pris le chemin de l'ovocyte, mais s'est fixée sur le spermatozoïde le rendant ainsi plus fécondant.

Grâce à cette fertiline de synthèse, la FEE cyclique, les chercheurs ont obtenu en moyenne dix fois plus d'embryons de souris au cours des fécondations in vitro. Pour l'analyser, les chercheurs ont décortiqué les éléments déterminants à la fécondance d'un spermatozoïde comme son ADN ou sa mobilité.

Alors qu'un couple sur dix suivrait un traitement pour avoir un enfant, l'impact de cette molécule de synthèse sur les spermatozoïdes ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Désireux de réaliser ces travaux à l'échelle humaine, les chercheurs ont envoyé une demande à l'Agence de biomédecine pour tester cette molécule sur près de 300 couples confrontés à l'infertilité. Peut-être un premier pas avant d'entrevoir le bout du tunnel…

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