Grossesse : les huiles essentielles sont-elles dangereuses pour le foetus ?

Certaines huiles essentielles représentent un risque pour le système nerveux et le génome des bébés quand elles sont utilisées chez les femmes enceintes, alerte la revue médicale Prescrire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © christinarosepix / Shutterstock

Peut-on utiliser des huiles essentielles pendant la grossesse ? La revue médicale indépendante Prescrire publie dans son numéro de juin un appel à la vigilance destiné aux femmes enceintes. Il porte sur trois huiles essentielles en particulier : celles d’arbre à thé, de niaouli et de cajeput. Utilisées pendant la grossesse, elles exposent l’enfant à naître à des risques neurotoxiques (toxique pour le système nerveux) et génotoxiques (qui peut altérer le génome)

"Risque sanitaire"

Qu’ont-elles en commun ? Elles proviennent toutes les trois de différentes espèces d’un même genre de plante : le Melaleuca. Fin 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alertait déjà sur les composés chimiques présents dans ces essences et sur leur possible toxicité.

L’Agence appelait à l’édiction de nouvelles normes de conservation et de dosage voire dans certains cas d’interdiction de ces huiles essentielles, évoquant un "risque sanitaire".

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Convulsions, toxicité, cancérogène…

Pour l’huile essentielle d’arbre à thé, il s’agit du terpène-4-ol, qui cause une toxicité testiculaire chez le rat. Mais aussi du méthyleugénol, qui est génotoxique et qui est considéré comme cancérogène chez l’humain. Ou encore de l’ascaridole, dont la toxicité est mal connue et qui se forme par dégradation de certains terpènes quand l’huile essentielle n’est pas conservée au frais et à l’obscurité.

Les huiles essentielles de niaouli, de cajeput et dans une moindre mesure de l’arbre à thé contiennent du 1,8-cinéole, un dérivé terpénique qui expose les enfants à des convulsions et autres troubles neurologiques.

"Mieux vaut éviter"

L’efficacité de ces huiles essentielles, promues pour leurs propriétés antimicrobiennes et utilisées dans diverses infections, n’a pour l’heure jamais été scientifiquement démontrée. Leur utilisation dans des compléments alimentaires est d’ailleurs interdite dans certains pays européens, comme la Belgique, du fait de leurs risques neurotoxiques, rappelle Prescrire.

Alors quelle attitude adopter pendant la grossesse ? "Pour les femmes enceintes ou qui pourraient le devenir et celles qui allaitent, mieux vaut éviter la consommation de ces huiles essentielles" conclue la revue Prescrire.