Comment bien choisir ses protections urinaires ?

Pour lutter contre l'incontinence urinaire, les protections urinaires qui s'apparentent à une couche, offrent une solution adéquate pour une sécurité tout au long de la journée. Mais quel est leur prix et leur impact sur la santé ?

Emma Strack
Rédigé le


Ces protections, pour lesquelles il existe beaucoup de publicité, posent quelques soucis avec leur prix et leur impact sur la santé, d’autant que les utilisateurs les portent souvent jours et nuits.

Ce prix pèse lourd dans le budget, pourtant il n'est pas facile d’estimer le budget moyen, parce qu’il existe plein de produits différents, à des tarifs variés et que les usages changent d’une personne à l’autre. 

L’UFC Que Choisir avait évalué le budget annuel de 270 à 1 700 euros, soit jusqu’à 142 euros par mois, quand 60 millions de Consommateurs estime qu’il peut atteindre 300 euros mensuels. C'est un prix très élevé. Ces protections sont considérées comme des dispositifs médicaux mais elles ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. 

Prix et prise en charge

Ces protections peuvent tout de même être prises en charge, en partie. Soit dans le cadre de l’APA, l’allocation personnalisée d’autonomie, à domicile. Soit financées, toujours en partie, grâce à la PCH, la prestation compensatoire du handicap.

Pour cela, il faut être éligible à l’une des deux et évidemment, cela ne concerne pas tout le monde… Cela reste lourd dans le budget, d’autant que ces protections ne bénéficient pas non plus d’un taux de TVA réduit en France, comme c’est le cas dans d'autres pays voisins. 

Les différents types de protections

Trois types, principalement  : 

- La protection anatomique, qui se fixe au sous-vêtement, comme la serviette hygiénique, en quelque sorte. 
- Le slip absorbant. 
- En cas d’incontinence lourde, le change complet… Plus gros, plus épais, il ressemble davantage à une couche. Le problème, est que l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’est penchée sur la qualité des protections, et les résultats ne sont pas bons.

Présence de substances chimiques inquiétantes

Dans le rapport de l'agence il ressort que, pour plusieurs substances chimiques, les seuils sanitaires sont dépassés, chez les personnes présentant des lésions de la peau. 

Or, quand lorsque vous portez ce genre de protection en continu, le risque de lésion du siège est évidemment plus important. Les substances en question sont des dioxines, des furanes, des PCB, du formaldéhyde… 

Ces molécules sont loin d’être anodines pour la santé avec un risque d’allergie, elles sont cancérogènes ou toxiques pour des organes comme le foie ou les reins. Ces produits sont en plus portés jours et nuits .

L’ANSES a demandé aux fabricants de limiter l’utilisation de ces substances chimiques notamment parfumantes dans la composition des produits. Ce à quoi le syndicat représentant du secteur répond qu’il n’y a aucun souci  et qu'il n'y a pas de dépassement des seuils.

Vers des produits plus vertueux ?

L'idée est de se rapprocher de produits plus vertueux, pour la santé et accessoirement pour l’environnement, mais jusqu’ici, les produits disponibles s’adressent aux incontinences légères à modérées… Parce que si le sujet est tabou, il existe bel et bien et concerne beaucoup de monde.

2 labels  :
- Pour les produits jetables, le label GOTS, qui garantit du coton bio tout au long de la filière.
- Pour les produits réutilisables, le label Oekotex 100, qui teste les substances nocives et fait respecter les valeurs limites.

Côté jetables, des protèges slip contre les fuites urinaires sont proposées par les marques JHO ou HereWeflo, il y a différentes tailles, du protège-slip à la serviette ultra-longues, selon les besoins. 

Des produits réutilisables

Il y a aussi des produits réutilisables, proposés par la marque PLIM ou Benefactor. Chez Benefactor, des slips, culottes et boxers permettent d’absorber un flux léger à modéré… Vous pouvez y insérer une protection jetable, pour être tranquille, le temps d’un trajet, par exemple. 

Chez Plim, les culottes et slips ressemblent aux culottes menstruelles, capables d’absorber un flux d’incontinence légère à modérée. 

Vous trouvez des protections à installer dans le sous-vêtement. Il existe différentes tailles selon l’incontinence. Cela ressemble à une serviette périodique pour les femmes, et pour les hommes.
Vous clippez la pression au niveau de l’entre-jambe, ou insérez le pénis (éventuellement les testicules) dans la fente.  

Confort et discrétion

La culotte est un investissement de l’ordre de 40 euros mais comme elle est réutilisable, les utilisateurs finissent par s’y retrouver. Outre le confort, l’utilisateur gagne aussi en discrétion, notamment du fait que ces tissus ne font pas de bruit au frottement et donc à la marche ou au moment de s’assoir. 

Quelle que soit la protection que vous choisissez, mieux vaut en changer fréquemment, bien nettoyer et sécher la peau pour limiter les risques d'irritation de la peau.