Chlamydia, syphilis... Pourquoi le nombre d'IST explose depuis le Covid

Trois infections sexuellement transmissibles ont connu une hausse marquée entre 2020 et 2022, selon des données publiées par Santé Publique France.

Muriel Kaiser avec AFP
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Le nombre d'IST a fortement augmenté depuis 2020
Le nombre d'IST a fortement augmenté depuis 2020  —  Shutterstock

C'est une hausse sans précédent. En 2022, le nombre d'infections à chlamydia a augmenté de 16 % par rapport à 2020, avec 102 cas pour 100 000 habitants. 

Les infections de gonococcies, elles, ont augmenté de 91 %, avec 44 cas pour 100 000, et celles de syphilis ont bondi de 110 %, à 21 cas pour 100 000. C'est la conclusion des chercheurs de Sorbonne Université, de l'Inserm, de l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de Santé Publique France, à partir de remontées du réseau Sentinelles.

Davantage de dépistages depuis le Covid

Les généralistes de ce réseau, volontaires, déclarent et décrivent chaque semaine le nombre de cas de ces trois infections, confirmées biologiquement et vues en consultation.

Depuis 2020, la part des diagnostics d’IST bactériennes dans le cadre d’un dépistage a augmenté en médecine générale (de 32 % à 50 % en 2022 pour la syphilis, de 18 % à 35 % pour les gonococcies, de 47 % à 57 % pour les chlamydioses), selon une étude parue dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire.

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Des rapports sexuels moins souvent protégés

Bien plus souvent masculins, les cas avec une gonococcie ou une syphilis avaient plus de multipartenaires, plus d'antécédents d’infections sexuellement transmissibles, plus de co-infections par le VIH et plus de prises d’un traitement préventif contre le sida (PrEP) que ceux avec une chlamydiose, résument les chercheurs. 

Depuis le début des années 2000, les IST d'origine bactérienne ont recommencé à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul les 20 années précédentes dans le sillage de l'épidémie de sida. Parallèlement, la protection lors des rapports sexuels, notamment avec les préservatifs, a diminué.

Infertilité, cancer, douleurs...

Or "les IST représentent un problème de santé publique majeur en raison de leur transmissibilité (aux partenaires et materno-fœtale), de leur fréquence, des complications à long terme qu’elles induisent (douleurs pelviennes chroniques, infections génitales hautes, infertilité, cancer, etc.) et de leur rôle dans la transmission du VIH", rappelle l'étude.

Ses auteurs jugent "important de poursuivre les efforts en termes de dépistage combiné de toutes les IST (VIH, IST bactériennes, hépatites B et C) chez les patients et leurs partenaires, afin de commencer rapidement le traitement et d'interrompre les chaînes de transmission".

Explication Jimmy syphilis
Comment éviter les infections sexuellement transmissibles ?  —  Le Mag de la Santé - France 5