Des virus et des bactéries... en verre !

INSOLITE - Depuis dix ans, un artiste britannique reproduit dans le verre, avec une extrême fidélité, les plus terrifiants pathogènes. Agrandis un million de fois, ils apparaissent comme d'étonnants joyaux...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Ces sculptures font entre 10 et 30 centimètres de diamètre. Ci-dessus : le SARS-CoV, coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Crédit photo : Luke Jerram.
Ces sculptures font entre 10 et 30 centimètres de diamètre. Ci-dessus : le SARS-CoV, coronavirus responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Crédit photo : Luke Jerram.

Glass Microbiology ("microbiologie de verre") est projet artistique débuté en 2004 par le britannique Luke Jerram.

L'artiste est parti d'un constat simple : l'immense majorité des virus n'ont pas de couleur, car leur taille est inférieure aux longueurs d'ondes de la lumière visible. Dans les médias, les "photographies" de ces pathogènes, obtenues par des techniques d'imageries avancées, sont presque toujours colorisées à posteriori (pour mettre en avant le pathogène, rendre l'article plus attractif, etc.)... quand il ne s'agit pas de simples infographies.

Luke Jerram propose donc une représentation alternative de l'infiniment petit : des sculptures à l'échelle (1.000.000:1) de ces structures biologiques, dépouillées de toute couleur, grâce à l'utilisation du verre. "Les sculptures sont conçues en collaboration avec des virologues de l'Université de Bristol, sur la base de différentes photographies scientifiques et de modèles [utilisés par les biologistes]".

Jerram coordonne ensuite la production des œuvres, en comptant sur le talent de trois souffleurs de verre.

"Une tension complexe surgit, entre la beauté des œuvres d'art et ce qu'ils représentent", commente l'artiste sur son site. Les pathogènes, agrandis et inertes, apparaissent comme des bijoux.

Depuis dix ans, les sculptures de Luke Jerram sont entrées dans les collections de nombreux musées de par le monde, parmi lesquels le Metropolitan Museum de New York. Ces œuvres n'ont pas encore été exposées en France.

L'originalité de la démarche artistique et scientifique du sculpteur a fait mouche. Son travail a fait l'objet d'articles dans des revues telles que The Lancet ou The British Medical Journal... et a même eu les honneurs d'une couverture du prestigieux Nature Structural & Molecular Biology.

 

Virus de la variole

 

La bactérie Escherichia coli (colibacille)

 

Aphthovirus FMDV (agent de la fièvre aphteuse)

 

Virus bactériophage

 

Salmonelle

 

Le virus A-H1N1 (grippe porcine)

 

Le virus A-5HN1 (responsable de la grippe du même nom)

 

Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH); ci-dessous, la vidéo du processus de création de l'œuvre.

 

Les travaux de l'artiste sont à découvrir sur son site (le projet Glass Microbiology a sa section dédiée). Luke Jerram est également présent sur Facebook et Twitter.

Contrairement aux virus, la plupart des bactéries connues ont une taille supérieure à celle des longueurs d'onde définissant la lumière visible. Sous un microscope optique puissant, sans produit de coloration, elles apparaissent comme de petites taches translucides légèrement irisées par la lumière blanche qui les traverse. Pour faciliter les observations, les biologistes utilisent des substances colorantes ou des filtres polarisants.