Les avortements non sécurisés encore trop nombreux dans le monde

Le nombre d'IVG non sécurisées reste toujours très élevé dans le monde, même si le nombre de victimes suite à l'intervention diminue. Ce sont les résultats d'une enquête menée par l'Institut national d'études démographiques (Ined) portant sur les avortements dits à risque, et parue en ce début de mois de juillet 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les avortements non sécurisés encore trop nombreux dans le monde

On estime que 43,8 millions d'IVG sont pratiquées chaque année dans le monde. Bon nombre d'entre elles sont dites "non sécurisées", il s'agit selon les termes de l'OMS d'interruptions volontaires de grossesse "pratiquées par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales, ou les deux".  

Des pays qui ne sont pas égaux face aux IVG à risque

Si l'on s'en tient à ces définitions, on constate tout d'abord selon l'étude de l'Ined qu'il existe une forte disparité selon le niveau de développement des pays : en effet,  seuls 6% des avortements sont considérés comme non sécurisés en 2008 dans les pays développés, contre 56% pour les pays en développement. A noter que de façon générale, les femmes en union ont davantage recours à la contraception dans les pays développés (72% en 2009) que dans les pays en développement (61%).

Le pourcentage mondial des IVG à risques, indifféremment du niveau de développement des pays, s'élève en 2008 à 49%, ce qui reste un chiffre particulièrement élevé.

Des risques bien réels

Les risques liés à un avortement non sécurisé sont nombreux et non anodins : hémorragie, septicémie, péritonite, traumatisme des organes reproductifs et abdominaux... tout cela pouvant aller jusqu'à l'invalidité de la femme qui subit l'opération, voire sa mort. 

On estime par ailleurs que dans les pays en développement, environ 2,2 avortements provoqués sur 1.000 se terminent de façon funeste (alors que le chiffre est bien plus bas pour le reste du monde).

Paradoxalement, le nombre de décès est en baisse

Si le taux d'IVG non sécurisés est toujours trop important, le nombre de décès, lui, a baissé dans toutes les régions du monde au cours de ces dernières décennies : en 1990, on comptait 60 décès de la mère par avortement à risque pour 100.000 naissances vivantes, et en 2008, on n'en compte "plus que" 40. L'étude explique cette baisse par "une amélioration générale de la prise en charge des problèmes de santé maternelle".  

Les disparités persistent

Les inégalités restent frappantes au regard des chiffres de l'Afrique et de l'Amérique Latine, qui ont respectivement un pourcentage de 97% et 95% d'avortements clandestins, contre par exemple 37% pour le continent asiatique. En outre, le nombre de décès lié à une IVG à risque est évidemment bien plus élevé en Afrique qu'ailleurs, des chiffres alarmants qui s'expliquent par la pauvreté du continent et un système de santé peu performant.

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