Avatars et images virtuelles pour aider les enfants malades
Offrir à un grand brûlé un bloc de glace virtuel ou rassurer un petit malade anxieux en projetant sur les murs de l'hôpital des images en 3D de sa chambre à la maison… C'est le pari thérapeutique exploré à Montréal, entre médecine, psychiatrie et arts numériques.
Ces nouvelles technologies de vidéo "immersive", développées par une équipe de spécialistes de l'hôpital Sainte-Justine de Montréal avec la Société des arts technologiques, associent médecine, psychiatrie et arts numériques, pour offrir aux enfants malades des thérapies pouvant accélérer leur convalescence ou réduire leur angoisse.
Ce dispositif de recherche autour de scénographies immersives et interactives exploite des technologies existantes et peut grâce à de multiples projecteurs créer des environnements immersifs qui intègrent non seulement les murs, mais le mobilier qu'il y a dans la pièce.
Un des outils-jouets proposés aux enfants de 6 à 18 ans est une simple caméra vidéo couplée à un ordinateur et à deux écrans, l'un pour l'image en temps réel, l'autre pour visionner les enregistrements. Elle permet aux enfants de se familiariser avec des instruments médicaux, telle la seringue. Dans les mains d'une petite fille, enfant d'un chercheur impliqué dans le projet, la seringue se transforme en fusée et joue dans un clip vidéo tourné sans aucune aide d'adultes.
Autre application thérapeutique à laquelle les chercheurs prédisent une belle carrière : les avatars, personnages de dessin animé qui communiquent avec les enfants depuis un écran, manipulés par un thérapeute placé dans une autre pièce.
Certains enfants, traumatisés par leur maladie ou un accident, très anxieux, ont du mal à communiquer avec une personne réelle. Mais un avatar, avec ses gestes de pantin et sa voix haut perchée, est pour eux un intermédiaire acceptable qui leur permet de réapprendre les relations sociales.
C'est une façon d'utiliser ces technologies dont les enfants sont souvent familiers pour "les aider à socialiser, dans le but de les aider à surmonter leurs peurs, à découvrir des choses d'eux-mêmes. Il y a énormément de potentiel pour notre discipline, mais on est encore au stade de l'exploration", explique le Dr Patricia Garel, responsable du département de psychiatrie à Sainte-Justine. "L'invasion massive dans notre vie d'instruments de communication ou de jeu munis d'écrans peut avoir un impact très nuisible sur la socialisation des enfants les plus fragiles qui s'enferment en eux-mêmes", souligne-t-elle. "Mais les mêmes outils, bien utilisés, peuvent au contraire favoriser leur insertion dans la société."
En savoir plus :
- Société des arts technologiques
Les projets du Living Lab SAT/Sainte-Justine en démonstration.
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