Trop de viande et de laitages dans les cantines ?

Selon Greenpeace France, les quantités de protéines servies dans les cantines scolaires dépassent largement les recommandations des autorités sanitaires. Le coupable, selon l’organisation : le lobbying des filières viandes et produits laitiers.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Photo : ©123RF - Vidéo : entretien avec Laure Ducos, chargée de campagne agriculture de Greenpeace
Photo : ©123RF - Vidéo : entretien avec Laure Ducos, chargée de campagne agriculture de Greenpeace

Les plats servis aux écoliers suivent-ils les recommandations nutritionnelles (Apport Nutritionnel Conseillé, ou ANC) établis par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation ? C'est la question posée par Greenpeace France. Les résultats présentés dans son enquête sont plutôt inquiétants.

Sur le papier, elles servent de référence au Groupe d’Etude des Marchés - Restauration Collective et Nutrition (GEM-RCN), "qui conseille les acheteurs de la restauration collective sur la quantité de viande rouge, viande blanche, fromage, yaourts [servie aux enfants]", explique l’ONG Greenpeace. Or, les recommandations du GEM-RCN conduiraient, en pratique, "à des apports en protéines démesurés" au regard des ANC.

"En ne prenant en compte que la portion de viande du plat principal et le produit laitier, les protéines contenues correspondent à plus de 200 % de l’ANC pour un enfant de 11 ans", observe Greenpeace. "Cela va jusqu’à plus de 400 % pour un enfant de 3 ans. Sur l’ensemble d’un repas […] nous arrivons à plus de 600 % de l’ANC en protéines […] pour un enfant de 6 ans".

Le lobbying en ligne de mire

De l’avis de Laure Ducos, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace, ces distorsions ont un coupable : le lobbying des filières viande et produits laitiers. "En regardant de plus près ce fameux GEM-RCN, on se rend compte que les représentants de l’État et les scientifiques sont absents, ceux des filières végétales et qualité, comme le bio, en minorité face aux représentants des filières viande et produits laitiers". Selon elle, "les nutritionnistes, la plupart bénévoles, pèsent bien peu par rapport aux lobbyistes professionnels de l’agroindustrie".

L’ONG pointe du doigt un potentiel "impact très néfaste sur la santé [des enfants] entraînant des risques de surpoids et obésité". Dans un autre ordre d’idée, elle rappelle les conséquences délétères de diverses formes d’élevage sur l’environnement.

Dans son rapport, Greenpeace appelle l’État à "réformer en profondeur la gouvernance des politiques publiques en matière d’alimentation", et juge également nécessaire l'introduction de "deux repas végétariens par semaine dans les cantines scolaires, à horizon 2020".
 

la rédaction d’Allodocteurs.fr