Affaire Éric Abidal : quel cadre pour les dons d'organes du vivant en France ?

Une enquête vient d'être ouverte dans le cadre de la greffe de foie de l’ex-footballeur Éric Abidal, réalisée en 2012. L’ancien défenseur de l’équipe de France est soupçonné de trafic d’organes. En France, le don d'organes est encadré par l'Agence de la biomédecine.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Éric Abidal (à droite), après avoir reçu la greffe de foie de son cousin, à Barcelone, en 2012.
Éric Abidal (à droite), après avoir reçu la greffe de foie de son cousin, à Barcelone, en 2012.  —  Instagram : @abi22ericabidal

Le greffon de foie de son cousin l’avait sauvé d’une tumeur en 2012. L’ancien capitaine de l’équipe de France de football Éric Abidal est aujourd’hui accusé d’achat illégal d’organes. Selon le média espagnol El Confidencial, de récents examens n’ont pas pu “prouver que l'ancien joueur du FC Barcelone et son supposé cousin qui lui a donné une partie de son foie en 2012 sont de la même famille”.

Bien que peu répandu, le nombre de dons de foie du vivant a largement augmenté ces dernières années. Également appelée transplantation hépatique, cette greffe du foie reste strictement encadrée par la loi.
Qui peut donner un organe à qui ? Comment savoir si le donneur et le receveur peuvent être compatibles ? On fait le point.

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Qui peut donner un organe ?

Depuis 2011, la révision des lois de bioéthiques a permis d’élargir les possibilités de don d’organes par des personnes vivantes, pour donner plus de chances aux patients de recevoir une greffe. Les conditions de dons d’organes demeurent tout de même très strictes. 

Seules les personnes majeures et responsables peuvent être prélevées, rappelle l’Agence de biomédecine. Le donneur peut être de la famille proche du receveur, mais également son cousin ou sa cousine germaine, ou encore le conjoint de son père ou de sa mère par exemple.  

Don gratuit et librement consenti

Toute personne apportant la preuve de vie commune d’au moins deux ans ou bien d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur peut également faire don d’un des ses organes, comme un rein ou un foie. 

Quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute forme de pression psychologique ou financière est interdite par la loi de bioéthique, rappelle l’Agence de la biomédecine. Le don d'organes doit être gratuit et librement consenti.  

Pour valider sa décision, le candidat au don doit également exprimer son consentement devant un Président du tribunal judiciaire ou un procureur de la République. “Celui-ci s’assure que le consentement est libre et éclairé et que le don est conforme aux conditions de la loi”, précise l'Agence de la biomédecine. “Le donneur peut revenir sur sa décision à tout moment et par tout moyen.” 

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Comment savoir si le donneur et le receveur sont compatibles ?

Un bilan médical complet est réalisé en amont pour s'assurer de la compatibilité. En cas d'incompatibilité au niveau des groupes sanguins, il est possible dans certains cas, de tout de même envisager une greffe. 

Des traitements permettent de minimiser ou d'éliminer les incompatibilités. Depuis 2011, la loi de bioéthique permet également le don croisé, par le biais d’échange de greffons entre paires de donneur et receveur. Les deux opérations sont alors engagées simultanément, en respectant l’anonymat entre greffé et donneur.