Recherche : guérir grâce au venin ?

En Australie, un chercheur, le Dr Grieg Fry, consacre sa vie aux venins des espèces les plus dangereuses. Serpents, araignées, méduses, scorpions... Qu'elles mordent, brûlent ou attaquent, toutes ces bêtes ont en commun de pouvoir causer des douleurs insoutenables, quand elles ne tuent pas. Mais pour le Dr Grieg Fry, les étudier c'est trouver des anti-venins mais aussi toutes sortes d'applications médicales.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le Dr Bryan Grieg Fry, biologiste expert en venin, traque les serpents et autres poissons venimeux. Les plus venimeux sont ceux qu'il préfère.

L'intérêt de la recherche de ce biologiste est de travailler sur les venins d'espèces que personne n'a jamais étudié pour trouver de nouveaux antidotes, mais aussi pour identifier de nouvelles molécules qui permettront peut-être la fabrication des médicaments de demain.

Se soigner grâce aux venins ?

Dans son laboratoire de l'université de Brisbane, le Dr Fry analyse les venins prélevés pour comprendre leurs mécanismes d'action. Pour ce faire, le biologiste extrait le venin des tissus. Puis, il le compare avec d'autres venins plus connus comme celui du poisson-pierre, pour lesquels il existe un anti-venin.

Le Dr Fry a déjà fait des dizaines de découvertes aux quatre coins du monde : poissons des profondeurs de l'Antarctique, méduses, serpents en tout genre… Des venins qui permettent à d'autres chercheurs de mettre au point des anti-venins et même des médicaments. "Tout le défi pour nous, c'est qu'à l'intérieur des molécules de venin, il peut parfois y avoir jusqu'à 300 toxines. À nous de sélectionner la toxine intéressante et de la modifier. On va garder ses propriétés utiles en limitant sa toxicité. Ce ne sera alors plus un poison mais un médicament", explique le Dr Fry.

Le meilleur exemple de cette application médicale reste aujourd'hui le captopril. Ce médicament contre l'hypertension artérielle est un dérivé du venin du jararaca, un serpent brésilien qui tue sa proie en diminuant sa pression artérielle. Qui sait ce que permettra un jour de guérir le venin des raies ? Le potentiel de la recherche sur les venins est immense, et devrait certainement changer notre regard sur ces bestioles pas toujours très amicales.

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