Adopter la bonne posture au bureau

Entre huit et dix heures, c'est en moyenne le temps que nous passons en position assise à notre bureau. Cette habitude, à l'apparence confortable, a pourtant des effets néfastes sur la santé. Quelle position faut-il alors adopter pour travailler ? Explications et démonstrations avec Setti Dali.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Notre corps a deux ennemis : l'immobilité et la répétition. Le but du jeu, c'est donc de bouger et de ne pas endormir son corps.

Nous avons l'habitude de travailler de la manière suivante : écran et clavier éloignés de nous parce que nous avons toujours des documents à lire que nous posons devant nous. Obnubilé par notre tâche, nous baissons la tête, nous voûtons notre dos, nous tirons sur les bras, trop en avant. Non seulement nous nous tenons mal, mais cette position assise est totalement contre-nature pour le corps. Avoir les bras en avant tire sur les épaules, nos coudes sont dans le vide... Cela a une incidence sur les trapèzes, les cervicales, et même sur les dorsales.

Avec la souris, le problème est le même. Nous contraignons nos mains à se tordre. Pour tenir la souris, nous tournons les mains, les poignets et cela a pour conséquence les tendinites. Il faudrait poser ses coudes sur la table. Mais cela nous oblige à lever les mains pour pianoter sur notre clavier, et donc à tirer sur les tendons.

Nous sommes alors bien loin de l'homo erectus, mais plus proche de l'"homo bureauticus" ! Il n'y a rien de naturel dans cette position assise, figée. On impose une pression sur les vertèbres, on éprouve notre pauvre colonne, nos muscles, nos ligaments, nos tendons. On freine la circulation sanguine, la respiration, on prive notre corps d'oxygène... Bref, travailler devient une torture. Le corps s'adapte au mobilier, et non l'inverse.

Adopter la bonne posture

La bonne posture est toujours la suivante. Il faut rapprocher son clavier. Et entre le clavier et l'ordinateur, on pose un écritoire. On peut même opter pour un porte-documents. C'est l'arme contre l'envie de s'avachir. On relève la tête : pas besoin de l'avoir trop haute, juste un peu baissée, le regard à 25°.

On écrit, on prend des notes, on passe de son écran à ses notes, c'est plus fluide. On n'est plus voûtée sur nos documents. Il reste les coudes : il faut savoir que la nature a horreur du vide. Des coudes dans le vide durant des heures peuvent causer des cervicalgies. On peut alors opter pour des appuis-bras. Ils existent depuis 30 ans. Ils se vissent tout simplement au bureau.

Pensez à une souris verticale pour conserver la courbure naturelle de la main. Tout devient alors plus fluide, plus léger, sans contrainte. Cela nous redonnerait presque le plaisir de travailler. Mais une position immobile maintenue pendant dix heures reste potentiellement douloureuse.

Rester en mouvement sur sa chaise

Il faut bouger son corps pour éviter qu'il ne s'endorme. Marre d'être assise, nous passons à la position debout. Nous relevons notre bureau, notre chaise. Nos pieds sont bien posés au sol, on dégourdit son corps. Nous ouvrons l'angle au niveau du bassin. Nous facilitons la circulation du sang, de l'oxygène. Le bureau doit être un terrain en mouvement, un terrain de jeu.

Qu'aimiez-vous faire petit ? Monter aux arbres, faire de la balançoire, courir... Et bien, cela doit être pareil. Nous devons grimper aux arbres, sur un arbre taillé pour le corps. Le téléphone sonne ? On répond, on discute. On déverrouille, et on s'allonge. Si on doit écrire, on revient à son bureau. On va vers lui, les coudes en appui. Si on doit réfléchir, on s'assoit en arrière. Il y a plein d'interstices où on peut prendre appui.

Notre poitrine est bien ouverte, nos épaules aussi, c'est le temps de la réflexion ou de la détente (pieds posés sur la table). Et si on veut reposer son dos, on enfourche sa chaise, les coudes bien calés. Notre dos doit être droit, on n'écrase pas les lombaires, même totalement avachi (déverrouillé). Il n'y a pas de bonne position, il n'y a que de bons points d'appui. Il faut bouger son corps comme à la marche.

Le bureau comme terrain de jeu

Pour la partie de balançoire, prenons du recul, cogitons, réfléchissons. Maintenant, mettons-nous au travail. Un point d'appui au sol, c'est important. Nous aurons alors une bonne assise. Pourquoi ? Parce qu'elle est courte, les cuisses sont libres, elles respirent. On ne bloque pas la circulation sanguine.

Lorsque nous revenons en arrière, attention aux lombaires. Elles doivent être bien calées dans le dossier. Nous pouvons rajouter un coussin ou un bout de tissu. Et puis si on a envie de sauter, il y a le siège ballon. On saute, on tourne, on bouge son bassin. Les muscles sont toujours en mouvement. Ils ne se fatiguent pas.

Moralité : ne vous privez de rien. Le bureau doit être un terrain de jeu, d'expériences ludiques. Vous travaillerez mieux. Cela s'appelle l'ergodynamie. Cette science a fait ses preuves. Son maître chanteur, Pierre Verchère, équipe les ministères et les bureaux depuis plus de 20 ans, et il a fait ses preuves. Ceux qui l'ont essayé disent même qu'ils travaillent mieux.

Mobilier ergonomique

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