Stérilet hormonal et dépression, quel est le lien ?

Les stérilets contenant le plus d’hormones présenteraient davantage de risque de troubles dépressifs, avertit une nouvelle étude de l’Agence nationale du médicament.

Anne-Firmine Mayala avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les DIU hormonaux seraient associés à un risque légèrement accru de dépression
Les DIU hormonaux seraient associés à un risque légèrement accru de dépression  —  Shutterstock

Faut-il redouter un effet des stérilets hormonaux sur la santé mentale ? Comme pour toutes les contraceptions hormonales, l’usage d'un tel contraceptif peut être associé à un risque de dépression ou de troubles de l’humeur, rappelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans une note publiée le 14 février.

Un dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet avec hormones est une méthode contraceptive dont la durée d'action moyenne est de 5 ans. La molécule diffuse localement du lévonorgestrel, une hormone progestative de synthèse qui épaissit la glaire cervicale entre le vagin et l'utérus. C'est cet épaississement qui bloque le passage des spermatozoïdes et assure la contraception.

Un risque légèrement accru de dépression

Pour évaluer si ces risques dépendent du dosage en lévonorgestrel, le groupement d’intérêt scientifique (GIS) EPI-PHARE constitué par l’ANSM et la Cnam a étudié la consommation de psychotropes (antidépresseurs, anxiolytiques et hypnotiques) dans les deux ans suivant la pose du DIU, dosé soit à 52 mg, soit à 19,5 mg de lévonorgestrel.

Les résultats de cette étude épidémiologique, publiés en décembre dans la revue Jama Network, montrent que les femmes porteuses d'un DIU avec un dosage plus élevé en lévonorgestrel (52 mg) ont un risque légèrement augmenté d’utilisation d’antidépresseurs (+13%) dans les deux années suivant la pose du DIU par rapport à un DIU moins dosé en progestatif. En revanche, l’étude n’a pas montré d’augmentation du recours aux anxiolytiques ou hypnotiques.

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300 000 femmes sous DIU en France

"Les risques sont faibles, voire très faibles", a précisé à l'AFP Isabelle Yoldjian, la directrice médicale de l'ASNM. "Cette information ne permet pas de déterminer une conduite à tenir, mais d'apporter une information supplémentaire et d'améliorer l'échange entre le praticien et la patiente", a-t-elle ajouté.

Les deux stérilets hormonaux dosés à 52 mg de lévonorgestrel sont le Mirena et le Donasert. Les autres, Kyleena et Jaydess, sont moins dosés (19,5 mg et 13,5 mg). En France, depuis. 2010, le nombre de DIU imprégnés au lévonorgestrel est stable. En 2020, environ 300 000 femmes étaient en France sous stérilet hormonal. En 2022, Mirena a gagné 214 000 nouvelles utilisatrices tandis que Kyleena en a gagné 130 000.

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