L'épopée des secours en montagne

Journée internationale de la montagne - Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, les sauveteurs du peloton de gendarmerie de la haute montagne veillent sur vous. Mais cela n'a pas toujours été le cas.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Depuis que des hommes parcourent la montagne, il faut aider ceux qui se blessent ou se perdent. Au XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle, les opérations de secours sont assurées bénévolement par les guides de haute montagne. Le plus souvent, les gardiens de refuges étaient les premiers à donner l'alerte. Ils prévenaient les guides qui organisaient des caravanes de secours.

Dans certains massifs, des sociétés de secours se constituent. À Chamonix, une rotation se met en place entre la compagnie des guides, l'école nationale de ski et d'alpinisme et l'école militaire de haute montagne. Mais alors que l'alpinisme est en plein essor et que les sauvetages se multiplient, le système reste peu structuré.

Au cœur de l'hiver 1956, à la période de Noël, un événement tragique provoque un électrochoc. Deux jeunes alpinistes, Jean Vincendon et François Henry, se retrouvent bloqués sur les pentes du Mont Blanc. L'opération de secours est un fiasco. Certains guides veulent les secourir mais en plein hiver, d'autres ne veulent pas partir. Le 31 décembre, un hélicoptère de l'armée se crashe. Il faut alors aller chercher le pilote et le mécanicien. Les secouristes arrivent à les sauver mais ils ne peuvent pas transporter en plus les deux alpinistes.

La création du PGHM

Une dizaine de jours après l'alerte, les recherches sont interrompues et les deux corps ne seront redescendus qu'au mois de mars. Ce drame et les polémiques qui ont suivi, ont poussé l'Etat à prendre les choses en main : "L'Etat prend à sa charge le secours en montagne. Il charge les préfets de départements de réaliser des plans de secours. L'Etat a aussi concouru à ce que la police nationale et la gendarmerie nationale soient les deux forces étatiques qui prennent en charge les secours en montagne", explique le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne. C'est la création du groupe spécialisé de la haute montagne, l'ancêtre du Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM).

Dans les années 60, les guides de la Chamoniarde continuent de travailler aux côtés des gendarmes. Puis progressivement, la gendarmerie prend toute sa place. Les années 60 et 70 sont aussi celles de la généralisation de l'hélicoptère. Avec les célèbres alouettes, les jours se transforment en minutes. Enfin, dans les années 80, la présence des médecins se généralise.

Si les équipements se sont améliorés, le secours en montagne reste aujourd'hui comme hier un exercice périlleux. Depuis la création du PGHM, plus de quarante gendarmes sont morts en mission ou lors d'un entraînement.