Psy : s'épanouir au travail

Le travail est à l'origine de nombreux états de mal-être, mais il peut aussi contribuer à notre épanouissement... Comment peut-on évaluer une entreprise où il fait bon vivre ? Gagner beaucoup d'argent permet-il d'être heureux ? Les explications avec le Dr Dominique Servant, psychiatre, responsable de la consultation Stress et Anxiété au CHU de Lille.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Chronique du Dr Dominique Servant, du 27 mars 2013
Chronique du Dr Dominique Servant, du 27 mars 2013

Le travail devrait contribuer à notre épanouissement car nous passons une bonne partie de notre vie au travail. Mais malheureusement ce n'est pas toujours le cas. Les enquêtes qui ont été réalisées montrent qu'une personne sur quatre seulement cite spontanément le travail comme source de bonheur personnel et que la moitié des personnes considèrent que, dans leur travail, les aspects positifs l'emportent sur le stress.

Tout cela dépend beaucoup de l'entreprise et on peut dire que celles où il fait bon vivre sont celles où le mode de management et d'organisation est tourné vers l'humain, les conditions de travail sont adaptées et agréables et les relations humaines sont positives.

Evaluer les entreprises où il fait bon vivre

Nous avons développé au CHU de Lille une échelle d'évaluation pour les entreprises qui regroupe cinq dimensions : les bonnes relations dans le travail, les exigences et la performance, les rythmes et l'emploi du temps, forme santé et le bien-être, satisfaction et l'accord avec ses propres valeurs.

La reconnaissance est un élément clé de l'équilibre au travail. Se sentir reconnu est l'élément clé du bonheur au travail et l'absence de reconnaissance du travail est la première source de stress. Mais le travail est aussi un signe de progression sociale, d'égalité entre les hommes et les femmes. Et l'argent que nous procure le travail est aussi une reconnaissance.

Gagner beaucoup d'argent rend-il heureux ?

Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz a proposé que la richesse d'un pays s'évalue aussi par la qualité de vie et le bien-être, ce qui conduit à se demander si la recherche du gain est une source de bonheur et si ce qui compte le plus n'est pas le plaisir qu'on éprouve à faire son travail.

Tout le monde n'est pas à la même enseigne. Des métiers sont plus agréables que d'autres. Par exemple un travail manuel ou d'un téléopérateur est plus pénible physiquement mais beaucoup de personnes aiment leur travail. L'ambiance et la dynamique positive de l'organisation sont cruciales.

Quand le travail rime avec passion

Certains s'engagent vraiment à fond dans leur travail mais il faut veiller à ne pas fuir dans le travail et devenir accro, ce qui peut mener à une certaine dépendance : c'est ce que l'on appelle le Workaholism que l'on pourrait qualifier aussi d'addiction au travail ou de boulomanie.

Comment améliorer la qualité de vie au travail ?

Il s'agit d'un sujet important et actuellement des négociations entre syndicats et patronat sont en cours. Il existe de nombreuses pistes de réflexion : le télétravail, les services destinés aux salariés, l'aménagement du temps de travail, l'égalité entre hommes et femmes, et l'innovation sociale.

Il faut donner du temps aux salariés pour qu'ils s'engagent dans des projets sociaux. Le salarié doit avoir une partie de son temps pour travailler sur un projet personnel, le développement de programme de santé et de bien-être en entreprise... La France accuse un immense retard par rapport à de nombreux pays.

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