Vaccin Moderna : la survenue d’un "bras covid" doit-elle inquiéter ?

Après injection du vaccin Moderna, quelques patients ont rapporté une importante rougeur au niveau du bras, surnommé "bras covid". Cette réaction, qui peut démanger ou être douloureuse, est sans gravité.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Vaccin Moderna : la survenue d’un "bras covid" doit-elle inquiéter ?
Crédits Photo : © Blumenthal et al., 3 mars 2021, New England Journal of Medicine (NEJM)

Un bras rouge qui démange après une injection du vaccin Moderna. Voilà ce que plusieurs personnes qui ont reçu ce vaccin à ARN messager ont rapporté aux États-Unis.

Dans une lettre qu’ils publient dans le New England Journal of Medicine (NEJM), des chercheurs du Massachusetts General Hospital (MGH) rendent compte d'une série de 12 patients présentant ce type de réactions.


© Blumenthal et al., 3 mars 2021, New England Journal of Medicine (NEJM)

Réponse immunitaire allergique retardée

Pour ces 12 cas, les symptômes sont apparus entre quatre et 11 jours après l’injection, le plus souvent autour du huitième jour. Dans tous les cas, les symptômes ont disparu au bout d’une semaine grâce à l’application de glace et la prise d’antihistaminiques voire de corticostéroïdes.

Mais de quoi s’agit-il ? D’une réaction appelée hypersensibilité cutanée retardée. Elle peut entraîner des rougeurs, parfois en relief, qui démangent ou qui sont douloureuses. Il s’agit d’une réponse immunitaire allergique retardée, fréquemment observée dans les réactions aux médicaments.

Pour les signataires de la lettre, les soignants doivent être préparés à les reconnaître et à guider les patients sur les options de traitement. Le risque en effet est de confondre cette réaction avec une infection cutanée et d’administrer des antibiotiques aux patients, qui seront inutiles voire contre-productifs, selon les chercheurs.

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Données "rassurantes"

"Pour la plupart des personnes qui présentent ce type de réaction, nous pensons qu'il s'agit d'une réaction du système immunitaire de l'organisme", explique la docteure Esther Freeman, co-autrice de la lettre du NEJM, dans un communiqué du MGH. "Dans l'ensemble, ces données sont rassurantes et ne devraient pas décourager les gens de se faire vacciner" appuie-t-elle.

D’autant que pour ces 12 patients l’injection de la deuxième injection n’a pas entraîné de réaction plus forte qu’à celle de la première.

La preuve d'une réaction immunitaire

Pour le docteur Peter Chin-Hong, professeur de médecine et spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Californie à San Francisco cité par le Daily Mail, il s’agit même d’une "bonne nouvelle". Car cette réaction témoigne du "travail du système immunitaire" et signifie qu’il "se prépare à protéger".

Mais comme chaque système immunitaire est différent, l’absence de réaction n’est pas pour autant une mauvaise nouvelle et ne signifie pas que l'organisme n'a pas réagi au vaccin.