Sativex : les patients atteints de sclérose en plaques toujours en attente

Le Sativex, médicament à base de cannabis, dispose d'une autorisation de mise sur le marché depuis 2014 en France. Mais trois ans plus tard, il n'est toujours pas disponible en pharmacie, faute d'un accord sur son prix.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

"Je souffre de contractures spastiques. Mes membres inférieurs et supérieurs peuvent être très raides. Ces contractures sont douloureuses."  Pour soulager ses raideurs, Françoise Maillard, atteinte d'une sclérose en plaques, a tout essayé. Mais, seul le Sativex, un spray à base de cannabis, est efficace. Françoise Maillard l’achète en Suisse. Chaque boîte lui coûte environ 550 euros. À cette somme s'ajoutent les frais de transport et d'hébergement. "On se sent pris en otage. On est obligé de trouver des solutions de bric et de broc pour essayer de soulager cette spasticité qui nous pourrit la vie."

Trois ans après l'autorisation de mise sur le marché du Sativex, les autorités sanitaires et le laboratoire n'ont toujours pas trouvé d'accord sur son prix. En France, c’est le comité économique des produits de santé qui fixe les tarifs des médicaments remboursés par la Sécurité sociale. Dernière proposition en date : 240 euros par boîte. Insuffisant pour le laboratoire.

Le cannabis thérapeutique toujours en débat

Si le comité économique des produits de santé refuse de payer le prix fort, c’est que la Haute Autorité de Santé a jugé que le Sativex n’avait pas d'avantage clinique démontré. Selon le Pr Serge Perrot, spécialiste de la douleur, ce médicament n’est pas un produit miracle mais il soulage certains patients. Pour lui, si les négociations patinent, c’est parce que le Sativex contient du cannabis. "Le gouvernement n’a pas tranché sur la question du cannabis grand public. Tous les freins mis sur le Sativex ont sûrement un lien avec cette absence actuelle de décision. On est dans un cadre où les contours du cannabis et du médicament sont très flous."

En France, près de 5.000 patients pourraient bénéficier de ce traitement, déjà autorisé dans plusieurs pays européens.