Chloroquine : nouvel espoir contre le coronavirus ?

Les essais cliniques de chloroquine sont “prometteurs”, a indiqué le gouvernement ce mardi. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Et si la chloroquine dont le nom de marque est la Nivaquine, vieux traitement contre le parasite du paludisme, avait une efficacité contre le covid-19 ? Tel est l’espoir venu le 4 février de l’Institut de Virologie de Wuhan au cœur de l’épidémie, après avoir obtenu des premiers résultats en laboratoire. 15 jours plus tard, une autre équipe chinoise évoquait à son tour une efficacité dans le traitement d’une centaine de patients, dans la revue BioScience Trends. C’est à partir de ces éléments que le Professeur Didier Raoult, directeur de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée Infection à Marseille, a lancé un essai clinique avec une de ses cousines, l’hydroxychloroquine, nom de marque Plaquenil. « On a dit on va inclure 24 personnes pour voir quel est l’effet sur ces 24 personnes. Et le premier point que l’on regarde bien entendu, c’est la charge virale. Et voyez que au bout de 6 jours, il y a toujours 90% qui sont porteurs. Tandis que quand vous mettez du Plaquenil, au bout de 6 jours, il n’y a plus que 25% qui sont porteurs. » 

 

Les mécanismes d’action de l’ hydroxychloroquine sur le nouveau coronavirus ne sont pas encore précisément connus. Dans l’essai du Professeur Raoult, ce blocage du coronavirus serait renforcé par l’addition d’un antibiotique, l’azithromycine chez certains patients. Mais ces données présentées lundi au grand public sont très préliminaires. Le Professeur William Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la santé, regrette ce non-respect des règles habituelles de confidentialité à ce stade d’un essai clinique, « je pense qu’il y a une règle intangible, c’est qu’on ne doit pas rendre public des résultats avant qu’ils aient été validés par la communauté scientifique. Que ces résultats soient communiqués au Conseil scientifique du gouvernement, c’est une chose. Qu’ils soient rendus publics alors qu’ils n’ont pas été publiés dans une revue médicale est très choquant. Et en plus, c’est dangereux. Parce qu’en faisant croire aux gens qu’on a la solution miracle, et bien on se dit, tout ça ne sert à rien  ! »