Protéger le cœur des femmes

Les maladies cardiaques sont la première cause de mortalité des femmes, en France comme dans la plupart des les pays industrialisés. Pourtant, elles sont toujours moins bien prises en charge que les hommes. Dans un "Livre blanc" publié il y a quelques jours, la Fédération française de cardiologie (FFC) alerte les pouvoirs publics sur l'importance d'un meilleur dépistage auprès de cette population. Quels symptômes doivent alerter ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

En France, les maladies cardiovasculaires sont huit fois plus meurtrières chez les femmes que le cancer du sein.

Exposition à la cigarette, alimentation, mode de vie, certains facteurs héréditaires... Les facteurs favorisant le développement de ces pathologies chez l'adulte sont connues. Toutefois, les femmes ont tendance à être moins attentives que les hommes aux symptômes avant coureurs.

En introduction du "Livre blanc" publié par la fédération française de Cardiologie (FFC), le Dr Marie-Claude Morice, cardiologue à l'Institut cardiovasculaire Paris-Sud note que si les femmes sont mal diagnostiquées, "à la fois par elles-mêmes et par leur médecin, [c'est] notamment parce qu'elles ont beaucoup plus souvent des symptômes atypiques."

De fait, par rapport aux hommes, elles ont beaucoup moins de douleurs avant l'infarctus.

Alain Dibie, cardiologue à l'Institut Monsouris, nous explique que le premier symptôme, surtout chez des femmes de 35 à 60 ans, est une douleur thoracique à l'effort… "Les femmes souvent sont plus dures à la résistance à la douleur que les hommes. Donc elles vont peut-être pas en tenir compte... Mais si cette douleur se répète, il ne faut pas hésiter à demander l'avis du médecin", souligne-t-il.

La FFC alerte également sur le fait que les femmes bénéficient de moins d'angiographies, d'électrocardiogrammes ou de pontages que les hommes, et sont, de fait, dépistées plus tard(1).

Pour lutter contre ce fléau qui touche les femmes, le livre blanc préconise une prise en charge et une surveillance accrue des femmes, en particulier à trois moments clés de leurs vies : en période de contraception, de grossesse et de ménopause. Les médecins et les gynécologues devront donc être mieux informés sur ces risques.

Lorsqu'une femme, même jeune présente des facteurs de risques comme le tabagisme, l'hypertension, ou une hérédité, il ne faut donc pas hésiter à se faire dépister. Et ce dès 35 ou 40 ans.

Vous pouvez soutenir la campagne de collecte de don de la fédération française de cardiologie en vous rendant sur le site Fedecardio.org

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(1) Le docteur Dibie note toutefois que les femmes développement en moyenne une maladie coronaire "plus de dix ans après [ce qui est observé] chez l'homme". "La moyenne chez l'homme est de 60 ans, contre 70 à 75 ans chez les femmes." Ce fait explique, en partie, que le taux de mortalité des femmes après un accident cardiovasculaire soit supérieur de 7 points à celui des hommes. 

Selon la FFC, en France, une femme de moins de 75 ans a deux fois plus de risques de mourir d'un accident vasculaire cérébral qu'un homme.