Présentez-vous un risque d’AVC ? La réponse est au bout du bâton

Un petit bâton permet de détecter un trouble du rythme cardiaque susceptible d’entraîner un accident vasculaire cérébral. Il est déjà utilisé dans les pharmacies de la ville de Pessac, en Gironde.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
copyright : MyDiagnostick
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Les personnes qui rechignent à consulter un médecin seront peut-être séduites par le concept. Dans la ville de Pessac, en Gironde, les plus de 65 ans peuvent réaliser un électrocardiogramme (ECG) – un enregistrement de l’activité électrique du cœur - simplement en tenant un bâton entre leurs mains.

Dépister la fibrillation auriculaire

Le but de l’opération : détecter un trouble du rythme cardiaque très courant, la fibrillation auriculaire, qui favorise la survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). L’utilisation de ce petit dispositif médical s’inscrit dans le cadre du programme PESSAC (prévention et sensibilisation aux accidents vasculaires cérébraux, un acronyme des plus appropriés), à l’initiative de neurologues du CHU de Bordeaux et financé par l’agence régionale de santé (ARS). Les 10.000 habitants de Pessac peuvent d'ores et déjà se rendre dans l’une de 18 pharmacies de leur ville pour faire tester leur cœur.

Feu vert ou alerte rouge

Le fonctionnement de ce petit bâton  de moins de 30 cm, baptisé MyDiagnostick et produit par une société néerlandaise, est des plus simples. Il suffit au patient de l’empoigner à chacune de ses extrémités, où se trouvent deux électrodes. Si le cœur bat de manière anormale, les électrodes détectent ces irrégularités. Le résultat ne se fait pas attendre : en une minute, les diodes se colorent en vert ou en rouge.

Si c’est vert, tout va pour le mieux. Si c’est rouge, en revanche, le patient est orienté vers un médecin pour faire des examens complémentaires.

Objectif : 5000 dépistages en un an

Les porteurs de projets espèrent réaliser entre 5000 et 7000 dépistages en un an. "Cela permettrait de détecter une cinquantaine d’arythmie non-connues dont sept ou huit pourraient causer des AVC dans la même année", a déclaré le Dr François  Rouanet, chef du pôle neurosciences cliniques du CHU Pellegrin, à nos confrères de Sud Ouest (article payant).

En empêchant le coeur de se contracter efficacement, l'arythmie cardiaque par fibrillation auriculaire (ACFA) entraîne une stagnation du sang et la formation de caillots qui peuvent migrer et venir obstruer un vaisseau cérébral et provoquer un AVC.

Dès les premiers signes d'AVC (paralysie partielle, engourdissement, trouble de la parole ou de la vision), il est impératif d’appeler le 15 et démarrer un traitement pour déboucher l'artère (on parle de thrombolyse). Si possible en moins de quatre heures et demie ce qui limite les risques de séquelles et de décès.