Pour un renforcement de la lutte contre l'addiction aux jeux en ligne

Trois ans après l'ouverture du marché des jeux en ligne, l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a publié, vendredi 26 avril 2013, 33 recommandations pour renforcer le dispositif de lutte contre le jeu "excessif ou pathologique".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Pour un renforcement de la lutte contre l'addiction aux jeux en ligne

Isolement, perte de contrôle et appauvrissement : les paris sportifs et hippiques et le poker en ligne peuvent conduire des joueurs à l'addiction. Pour lutter contre ce risque, l'autorité de régulation du secteur, l'Arjel, vient de formuler de nouvelles recommandations au gouvernement (PDF).

L'Arjel propose d'intervenir selon quatre grands axes :

  • améliorer les dispositifs de sensibilisation des joueurs ;
  • renforcer les mécanismes de régulation ;
  • favoriser la meilleure détection, l'accompagnement et le traitement des joueurs problématiques ;
  • mieux évaluer les évolutions de la pathologie en France et l'efficacité des dispositifs de prévention.

Parmi ses recommandations phares, l'Arjel propose une limitation du volume de la publicité des opérateurs de jeux au moment des retransmissions sportives en la cantonnant à un spot publicitaire par opérateur. Concernant la publicité sur Internet, l'Arjel souhaite disposer d'un droit de sanction des opérateurs de jeux agréés qui contreviendrait aux règles.

L'Arjel suggère par ailleurs de simplifier les procédures d'inscription sur le fichier des interdits de jeux du ministère de l'Intérieur des joueurs qui le désirent. L'autorité de régulation suggère d'autoriser l'inscription à ce fichier par simple courriel. Les opérateurs de jeux en ligne doivent vérifier sur ce fichier, qui compte quelque 33.000 noms et est mis à jour tous les mois, que le joueur qui souhaite ouvrir un compte n'y figure pas.

Le gendarme des jeux en ligne demande également d'interdire toute relance de la part d'un opérateur vers le joueur qui vient de clôturer son compte ou qui arrête momentanément de jouer.

L'autorité invite aussi les opérateurs de jeux à créer des critères d'alerte pour détecter les joueurs "à comportement atypique", comme ceux qui misent des sommes importantes. L'opérateur alerterait alors le joueur et l'orienterait vers une structure de prise en charge de l'addiction.

600.000 Français touchés par l'addiction aux jeux en 2011

Selon l'Arjel, 25.000 joueurs (soit 1% des 2,5 millions de joueurs de paris sportifs ou du poker) misent la moitié des sommes enregistrées par les opérateurs.

Une enquête réalisée avant l'ouverture du marché français des jeux en ligne en juin 2010 estimait à 600.000 le nombre de Français touchés par l'addiction aux jeux d'argent et de hasard. Selon cette étude, avec une prévalence totale de 1,3% pour le jeu "problématique", la France se situe loin derrière les Etats-Unis ou l'Australie (autour de 5%) et légèrement derrière l'Italie, le Canada, la Belgique et la Grande-Bretagne (aux alentours de 2%).

Actuellement, vingt opérateurs exploitant 31 agréments (15 au poker, 8 en paris sportifs et 8 en paris hippiques) sont agréés par l'Arjel. Le montant total des mises pour les paris hippiques et sportifs et le poker en ligne s'est établi en 2012 à 9.408 milliards d'euros.

Au total, selon les données communiquées par les trois opérateurs historiques (Française des Jeux, PMU, casinos) et par l'Arjel, les Français ont misé en 2012 un total de 32,5 milliards d'euros, soit une hausse de 2,8% par rapport à 2011 (31,6 milliards).

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