Lymphocytes trop bas ou trop élevés : quelles sont les causes ?

Les lymphocytes sont des cellules essentielles dans la lutte contre les infections. Leur nombre est évalué grâce à une simple prise de sang, prescrite par le médecin.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Lymphocytes trop bas ou trop élevés : quelles sont les causes ?

L'analyse des cellules du sang est très souvent demandée par le médecin afin de rechercher une anémie, une infection ou plus rarement un cancer. Dénommée Numération Formule Sanguine, elle comporte les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Les lymphocytes font partie des défenses immunitaires, aussi appelées leucocytes ou globules blancs. Ils sont produits dans la moelle osseuse et le thymus et circulent dans la lymphe.   

Les lymphocytes jouent un rôle dans la défense contre les infections. Il en existe plusieurs catégories : les lymphocytes B produisent les anticorps, comme les immunoglobulines A ou G ; c'est l'immunité humorale. Les lymphocytes T (T comme thymus) détruisent les cellules infectées et assurent ce que l'on appelle l'immunité cellulaire. Enfin, un troisième type de lymphocytes est appelé NK pour Natural Killer.  

Quelles normes ?

Les lymphocytes représentent entre 20 % et 40 % des leucocytes. Les normes peuvent varier selon les laboratoires mais le plus souvent, la norme des lymphocytes se situe entre 1 500 et 4 000 par mm3 chez les adultes.   

Chez les enfants, le taux est compris entre 3 000 et 6 500 par mm3, en sachant que la maximale est plus élevée chez les enfants de moins de 6 ans. 

Lymphocytes élevés, quelle signification ?

Le plus souvent, le taux élevé de lymphocytes, appelé hyperlymphocytose, est provoquée par une infection par des virus (mononucléose par exemple) ou par certaines bactéries comme la typhoïde ou la brucellose. Il peut s'agir d'une autre cause bénigne, une maladie de Basedow, une insuffisance surrénalienne, une allergie ou une maladie de Crohn par exemple.   

Certaines maladies du sang, appelées hémopathies malignes par les médecins, peuvent entraîner une augmentation des lymphocytes : le lymphome, la leucémie lymphoïde chronique ou encore la maladie de Waldenström.   

L'augmentation du nombre de lymphocytes ne provoque pas directement de symptômes, hormis dans le lymphome ou certaines maladies de sang, où elle est responsable de fièvre, sueurs nocturne et perte de poids. C'est le plus souvent l'affection responsable de l'augmentation qui entraîne des signes cliniques.  

Lorsqu'un taux élevé est retrouvé, le biologiste regarde aussi la forme des lymphocytes :  anormale ou immature en cas de cancer, "activée" en cas d'infection virale pour mieux lutter contre l'infection.

Lymphocytes bas, de quoi s'agit-il ?

Un taux de lymphocytes trop bas est appelé lymphopénie. Certaines infections la provoquent, telles que la grippe, l'hépatite, le VIH ou le Covid-19. La malnutrition, un stress sévère, le jeûne peuvent aussi causer une lymphopénie.   

Dans certains cas, c'est l'organisme qui produit peu de lymphocytes B ou T. Il s'agit d'un déficit immunitaire d'origine congénitale (présent dès la naissance), ou acquis au cours de la vie suite à une exposition à un virus comme le VIH, à certains toxiques ou certains médicaments (corticoïdes, chimiothérapie). 

Le déficit peut être global ou concerner une catégorie de lymphocytes. Un manque de lymphocytes B entraîne une baisse de la production des immunoglobulines A, G et M, avec un risque augmenté d'infection bactérienne. Une baisse des lymphocytes T ou NK entraîne une hausse des infections par les virus, les parasites et les champignons.   

Comment réagir en cas d'anomalie ?

S'il le juge nécessaire, le médecin planifiera d'autres examens pour déterminer l'origine de l'hyperlymphocytose ou de la lymphopénie. Il adaptera la prise en charge en fonction des résultats.