Elle oublie son tampon pendant deux mois et frôle le choc toxique
Kelsey Foster, une Australienne âgée de 29 ans, souffrait de crampes abdominales sévères. Elle ne se doutait pas que ces douleurs étaient la conséquence d'un tampon hygiénique oublié deux mois plus tôt.
Kelsey Foster estime que le tampon est resté dans son vagin six semaines à deux mois, peut-être plus. Si l'on en croit Google - la recherche "tampon oublié" générant plus de sept millions de résultats - Kelsey Foster n'est pas un cas isolé.
"J'ai senti quelque chose sortir de moi"
"Un jour, je suis allée à la salle de bains et j'ai senti quelque chose sortir de moi. Je pensais que c'était un caillot de sang, ce qui m'arrive souvent. Mais c'était un vieux tampon. J'étais choquée. Je ne pouvais pas y croire", raconte Kelsey Foster au média australien news.com.au. "J'étais allée 5 fois à l'hôpital ces 2 derniers mois pour des douleurs et crampes sévères."
"Mais je suis reconnaissante d'avoir trouvé le tampon. Le choc toxique peut tuer en quelques jours. Je suis super chanceuse de ne pas être arrivée à ce stade", reprend-elle.
Qu'est-ce que le choc toxique menstruel ?
Le choc toxique est une infection gravissime, mortelle une fois sur cinq et abordée en quelques lignes succinctes sur la notice des tampons. Il est provoqué par une bactérie appelée staphylocoque doré.
Le sang recueilli par la protection stagne durant plusieurs heures. Le vagin se transforme alors en véritable incubateur pour le staphylocoque doré. Il se multiplie et provoque une infection. Le choc toxique peut survenir avec toutes les protections internes (tampons, cup, éponges).
"C'est une maladie mortelle et votre corps peut s'éteindre en 24 à 48 heures. Ce n'est pas une blague. Le choc toxique est bien réel, il est mortel et est bien plus commun que l'on imagine !", s'exclame Kelsey Foster.
Quels sont les symptômes du choc toxique ?
Si vous avez de la fièvre supérieure à 39 degrés, une hypotension, des vomissements, une diarrhée, un malaise, des céphalées ou une éruption cutanée semblable à un coup de soleil, pensez à consulter. Des symptômes neurologiques sont possibles, comme le fait d'être désorienté ou une confusion.
Devant la nécessité d'informer davantage sur le choc toxique, l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, a émis en 2019 un avis sur la sécurité des produits de protection intime.
D'après une étude de 2022, plus le tampon est laissé dans le vagin, plus le risque de syndrome de choc toxique est élevé. Il est multiplié par deux si le tampon est laissé plus de 6 heures, et par trois s'il est porté plus de 8 heures (toute la nuit).
En France, le syndrome de choc toxique touche une vingtaine de femmes par an. Le taux de mortalité est estimé à 20 % et le syndrome peut laisser des séquelles graves, comme des amputations.
Comment bien utiliser un tampon ?
Quelques règles simples limitent les risques de choc toxique. Le tampon fait partie des protections hygiéniques internes, à insérer dans le vagin. Il est à usage unique et s'insère durant les règles. Il est indispensable de se laver les mains consciencieusement avant la pose ou le retrait du tampon.
Une fois le tampon inséré, quelques règles s'imposent :
· Ne pas le porter plus de 6 heures ;
· Ne pas dormir avec un tampon ou une cup (à moins d'en changer au bout de 6
heures) ;
· Ne pas utiliser de tampons pour absorber les pertes vaginales ;
· Changer de protection interne après toute baignade (mer, piscine, jacuzzi) ;
· Si l'emballage est déchiré, ne pas utiliser le tampon qui a pu être contaminé.
