Prématurés : pour une meilleure prise en charge
En France, chaque année, plus de 60 000 bébés naissent prématurément, dont 30 % dans des unités de soins inadaptées. Plus fragiles que les autres, ces nouveau-nés ont besoin de soins particuliers. A l’occasion de la journée mondiale de la prématurité, deux initiatives tentent d’améliorer concrètement leur prise en charge médicale.
Les enfants grands prématurés, nés avant 32 semaines d'âge gestationnel, soit le huitième mois de grossesse, représentent 1 à 2% de la totalité des naissances. Ces enfants ont un risque plus élevé de mortalité et de troubles neurologiques à long terme que les autres.
Mieux prendre en charge les enfants prématurés
A l'occasion de la Journée mondiale de la prématurité, le samedi 17 novembre, l'Inserm a présenté le projet européen EPICE : "Des soins intensifs périnatals efficaces en Europe : traduire les connaissances en pratiques fondées sur les preuves".
Ce projet, démarré il y a 18 mois, vise à recueillir des données issues de 19 régions européennes et à analyser des pratiques médicales fondées sur les preuves scientifiques pour la prise en charge des grands prématurés.
"La nécessité de mettre en place un projet de recherche européen est née du constat que les taux de mortalité et de morbidité chez les grands prématurés varient selon les régions européennes", explique Jennifer Zeitlin, coordinatrice du projet EPICE et chargée de recherche à l'Inserm (Unité 953 "Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants").
Le projet EPICE a donc pour objectif d’améliorer la survie et la santé à long terme des grands prématurés en s'assurant que les connaissances médicales soient traduites en soins périnatals efficaces.
Nouveau collectif pour aider les parents
Devant l'augmentation croissante du nombre d'enfants nés prématurément et l'inadaptation de certaines structures d'accueil, l'association SOS Préma et la Société française de néonatologie ont lancé lundi 12 novembre 2012 le Collectif Prématurité. L'objectif de ce dernier est l'amélioration de la qualité de vie de ces nouveau-nés plus fragiles que les autres, et de celle de leurs parents.
Pour Charlotte Bouvard, présidente de ce nouveau collectif et fondatrice de SOS Préma, "la prématurité est souvent une épreuve traumatique qui fragilise les familles concernées. Celles-ci font face à un manque de cohérence entre les dispositifs d'accompagnement existants et leurs besoins concrets."
Devant ce désarroi, les membres de l'association SOS Préma et la Société française de néonatologie ont souhaité créer une structure permettant de mieux répondre aux questions des parents d’enfants prématurés, de mieux les informer, mais aussi, par là même, d’améliorer les premiers jours ou mois de vie de ces nouveau-nés arrivés trop tôt.
Première étape pour le Collectif Prématurité : permettre à toutes les femmes de bénéficier d'un entretien prénatal au quatrième mois de grossesse. Seconde étape : militer pour que l'Allocation Journalière de Présence Parentale (AJPP), une allocation attribuée à toute personne s'occupant d'un enfant malade, soit généralisée pour les mères de grands prématurés. L'objectif est d'apporter, en plus d'une information simple et accessible, un soutien humain et financier.
Dernier point, le Collectif s'est aussi engagé à ce que les équipes médicales soient mieux formées, mais aussi à ce que les structures d'accueil de ces nouveau-nés soient mieux adaptées. Pour cela, il demande à ce que davantage de moyens soient alloués à ces services de néonatalité.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
- Néonatologie : aux petits soins pour les prématurés
- Prématurés : pour un avenir sans séquelles
- Maternité de Port-Royal : répétition générale avant ouverture
- Prématurés : une prise en charge anti-stress
- Naissance prématurée : quelle durée pour les congés parentaux ?
- Le don de lait, un geste vital pour les grands prématurés
- Les prématurés sont-ils suralimentés ?
- L'ostéopathie au service des grands prématurés
- Comment prévenir la prématurité ?
Et aussi :