Le paludisme tue deux fois moins depuis l'an 2000

Entre 2000 et 2013, deux fois moins de personnes sont décédées du paludisme dans le monde, selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé, rendu le 9 décembre 2014. Néanmoins, ce bon résultat pourrait être obscurci par l'épidémie d'Ebola, qui ferait passer les malades atteints de paludisme en second plan...

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le paludisme tue deux fois moins depuis l'an 2000

"Ce sont les meilleurs résultats que nous ayons jamais eus et une merveilleuse nouvelle en matière de santé publique", a estimé devant les journalistes Pedro Alonso, directeur du programme mondial de l'OMS contre le paludisme. Ces treize dernières années, la mortalité liée au paludisme a ainsi diminué de 47% dans le monde et de 54% dans la région Afrique, selon le rapport l'OMS, permettant de sauver l'équivalent de 4,3 millions de vies. Le constat est encore plus encourageant pour les enfants : leur mortalité a baissé de 58%.

Mondialement, ce sont 198 millions de cas de paludisme (1) pour 584.000 décès (2) qui ont été recensés l'an dernier, soit 7% de morts en moins qu'en 2012. En totalisant 90% des décès, l'Afrique sub-saharienne est la région la plus touchée. La grande majorité des décès concernent des enfants de moins de 5 ans.

Le succès des campagnes de prévention

"Le renforcement des mesures de lutte et de prévention permet de réduire de façon spectaculaire la charge palustre dans certains endroits", explique l'OMS. En Afrique, les mesures locales sont de plus en plus adaptées. En 2013, près de la moitié de la population à risque avait accès à une moustiquaire imprégnée d'insecticide, contre seulement 3% en 2004. S'y ajoute une intensification des tests de diagnostic rapide ayant permis à 62% des patients suspectés de paludisme d'être traités dans un établissement de santé publique. Près de 128 millions de tests de diagnostic rapide ont ainsi été distribués en Afrique en 2013.

Seulement, avec 2,7 milliards de dollars disponibles grâce aux financements nationaux et internationaux, soit la moitié de l'objectif fixé par l'OMS, de nombreuses personnes ne peuvent toujours pas bénéficier d'une assistance.

Ebola, un obstacle dans la lutte contre le paludisme ?

En déstabilisant fortement les systèmes de santé d'Afrique de l'Ouest, l'épidémie de virus Ebola inquiète les autorités luttant contre le paludisme. Les services de santé, notamment en Sierra Leone, Guinée et Liberia, sont engorgés par les malades d'Ebola, et privent certains malades de traitements antipaludiques. Le manque de lit et de soignants se fait sentir.

"Ebola pourrait être un problème significatif", a expliqué le Dr Cibulskis, auteur principal du rapport, qui a rappelé que le nombre de décès imputables au paludisme par an était de 20.000 dans les trois pays réunis, avant l'apparition de la fièvre hémorragique. Depuis, "la mortalité (du paludisme, ndlr) devrait augmenter", selon lui. Certaines campagnes de prévention ont même dues être suspendues en raison du risque de propagation d'Ebola encouru par le personnel de santé... L'OMS rappelle tout de même que, même si aucun vaccin n'est encore disponible actuellement, le paludisme est "une maladie évitable, dont on guérit".

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(1)  avec une marge d'incertitude comprise entre 124 millions et 283 millions.
(2)  avec une marge d'incertitude comprise entre 367 000 et 755.000.

En savoir plus le paludisme :

 

Le paludisme, une maladie véhiculée par les moustiques

Le plasmodium, parasite provoquant le paludisme, est transmis par une piqûre de moustique infecté. Les premiers symptômes, comme la fièvre, les vomissements ou les maux de tête, peuvent être ressentis dès sept jours après la piqûre. Huit à trente jours après, d'autres manifestations peuvent survenir (diarrhée, douleurs musculaires, toux, frisson). S'il n'est pas traité, le paludisme peut devenir mortel en moins de 24 heures, surtout pour les enfants et les femmes enceintes.

Source : Institut Pasteur