Annecy, premier hôpital autorisé à prélever des organes après un arrêt volontaire des soins

A Annecy, il est désormais possible de prélever des organes sur une personne après que les médecins aient volontairement stoppé de la maintenir en vie. En signant une convention avec l'Agence de la biomédecine, l'hôpital d'Annecy espère voir diminuer le nombre de personnes en attente de greffe. Actuellement, seul 1 demandeur d'organe sur 3 est transplanté…

La rédaction d'Allo Docteurs
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Annecy, premier hôpital autorisé à prélever des organes après un arrêt volontaire des soins

L'hôpital d'Annecy est désormais le premier hôpital français à pouvoir prélever un organe sur un patient décédé, une fois que la décision d'arrêter les soins qui le maintenaient artificiellement en vie ait été prise. Ces personnes, généralement plongées dans un coma irréversible, décèdent à la suite d'une cessation volontaire des traitements, jugés "inutiles" par l'équipe médicale.

Actuellement, les organes sont majoritairement prélevés sur des personnes en état de mort cérébrale, comme à la suite d'un AVC ou d'un accident de la route. Seulement, ce type de mort ne représente que 0,9% des causes de décès... Depuis 2007, il est aussi possible de prélever un organe sur une personne ayant fait un arret cardiaque.

Un protocole bien précis

L'Agence de la biomédecine a annoncé le 2 décembre avoir signé une convention avec le centre hospitalier Annecy Genevois, lui accordant le droit de mettre en place ce type de procédure. Un protocole légal, et conforme à la loi Leonetti de 2005, contre l'acharnement thérapeutique, qui a été mis sur papier en octobre 2014. Le texte explique que les traitements vitaux peuvent être arrêtés lorsqu'ils "apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie".

L'agence de la biomédecine a mis au point ces deux dernières années un protocole spécial, que devront suivre à la lettre les hôpitaux qui souhaitent pratiquer ce type de prélèvements. Elle prévoit notamment que la décision d'arrêter les traitements soit indépendante de celle de prélever des organes. Il doit donc y avoir une stricte étanchéité entre les équipes de réanimation et celles de prélèvement, pour éviter que la décision des uns n'influe sur le choix des autres. D'autre part, le défunt ne doit pas avoir moins de 60 ans, ni avoir été opposé au don d'organe de son vivant.

Seuls 30% des demandeurs d'organe sont greffés

Grâce à cette nouvelle mesure, la France espère voir augmenter le nombre de greffons disponibles et réduire le déficit important en matière de transplantations. En 2013, 5.123 greffes ont été réalisées, alors que 18.976 personnes étaient en attente d'organes.

Le prélèvement après arrêt des traitements n'est pas une nouveauté et est déjà autorisé dans plusieurs pays… Aux Etats-Unis il ne représente que 10% du volume total des prélèvements d'organes, contre 51% aux Pays-Bas. La Belgique et le Royaume-Uni autorisent aussi ce type de transplantations. En France, l'Agence de la biomédecine espère que d'autres hôpitaux suivront bientôt l'exemple d'Annecy.

 

En savoir plus sur le prélevement d'organes :