Handicap : la palme du meilleur travailleur

Changer de regard sur le handicap au travail, c'est l'objectif des Abilympics, contraction de "abilities" (capacités) et "olympics", un championnat du monde des métiers des personnes handicapées qui s'est tenu ce week-end à Bordeaux.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Ils étaient 600 candidats venus de 35 pays différents réunis au Parc des Expositions de Bordeaux pour montrer que dans le monde du travail, l'excellence n'est pas réservée aux personnes valides. Ebénistes, prothésistes dentaires ou ingénieurs dans l'aéronautique… Quel que soit le métier, l'âge et le handicap, ils doivent gérer le stress pour montrer ce dont ils sont capables.

"J'ai cinq heures pour faire une fleur en sucre, deux fleurs en chocolat, un ruban, un oiseau et du feuillage sucre et chocolat" explique Yann Adingra, candidat à l'épreuve de pâtisserie. Cette épreuve de pâtisserie exige par exemple un savoir-faire technique et artistique. Des aptitudes qui, contrairement aux idées reçues, ne sont pas incompatibles avec le handicap. "Le but c'est que ces gens soient reconnus. On peut adapter éventuellement une position, une posture de travail. Mais ça reste des personnes qui ont de très bonnes compétences. Je ne pense pas que ce soit un frein au niveau d'une entreprise ou d'une embauche", estime Norbert Gimenez, juge coordinateur de l'épreuve de pâtisserie.

Membre de l’équipe de France, Yann souffre d'une polyarthrite depuis la naissance. Une maladie des articulations qui provoque des inflammations chroniques, source d'une grande fatigue. Mais cela ne l'empêche pas d'avoir de l'ambition. À l'issue de ce concours, il a remporté le titre de champion dans la catégorie pâtisserie. Une manière d'assurer son avenir.

Mais le handicap peut aussi apparaître pendant la vie professionnelle. C'est le cas de nombreux autres compétiteurs, qui, ont du rebondir, via une reconversion ou un aménagement de poste. "On peut avoir un accident de la vie, ça ne veut pas dire qu'on est « foutu ». Ca ne veut pas dire qu'on va être automatiquement mis au ban de la société. Evidemment quelqu'un qui ne travaille pas aujourd'hui, c'est vraiment une exclusion extrêmement forte", assure Hugues Defoy, Directeur du pôle métier, de Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AGEFIPH).

Aujourd'hui encore, en France, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste deux fois plus élevé que celui de l'ensemble de la population active.