Orchidectomie : quand l'ablation des testicules devient nécessaire

Quand le diagnostic de cancer du testicule est posé, l'ablation du testicule malade ou orchidectomie constitue la première étape du traitement. Il permet de déterminer le type précis de cancer testiculaire.

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Orchidectomie : ablation du testicule malade

A l'auto-palpation, ce patient de 37 ans s’est découvert une masse sur le testicule gauche. Il est opéré aujourd’hui pour enlever cette tumeur.   

Impact des traitements sur la fertilité

"On voit qu'à l’échographie cette masse est une tumeur bilobée. L’opération va consister à enlever l’intégralité du testicule. Avec, bien sûr, la tumeur qui est à l’intérieur, pour pouvoir ensuite l’envoyer et l’analyser en anatomopathologie. Après on met une prothèse en fonction du souhait du patient", explique le Dr Sophie Hurel, chirurgien urologue, hôpital européen Georges Pompidou.

Cette intervention s’appelle une orchidectomie. Le fait de la réaliser va diminuer un peu la fertilité. Il faut inciter les patients à aller conserver leurs spermatozoïdes dans une banque de conservation de sperme. L’opération a lieu sous anesthésie générale. 

Anatomopathologie : préciser le type de cancer

Il faut réaliser une incision au niveau du creux inguinal pour accéder au cordon du testicule. Le cordon spermatique relie l’abdomen au testicule et permet notamment sa vascularisation. Le chirurgien doit donc isoler ce cordon avant de le clamper. 

"On a fait deux tours avec un lac, une sorte de corde pour clamper le cordon. On a assez libéré le cordon et on va le couper. On va aller chercher le testicule au niveau de la bourse, on va le libérer de ses enveloppes. Il faut qu’on fasse très attention, le risque est de léser la peau scrotale parce que chez ce patient, on va mettre une prothèse d’emblée donc il faut que ce soit bien stérile", précise le Dr Sophie Hurel.

"La lésion est ici, on la sent très bien. On l’envoie chez notre anapath pour savoir de quel type de cancer testiculaire il s’agit. Chez ce patient, il n’est pas métastatique mais cela va nous permettre de classer en haut risque ou bas risque pour voir s'il y a une indication à faire un traitement complémentaire, éventuellement par chimiothérapie”, commente le Dr Sophie Hurel.

Une prothèse pour compenser la perte de volume

Ce patient a choisi de se faire poser une prothèse. La prothèse est uniquement à visée esthétique pour avoir une symétrie de volume testiculaire. Cette prothèse, un peu molle va être fixée au fond de la bourse grâce à une petite languette. 

"Les testicules bougent de façon physiologique donc il ne faut pas que la fixation soit trop serrée sinon cela peut créer des douleurs et ça n'est pas très joli. Nous ce qu’on veut, c’est redonner de l'esthétisme, précise le Dr Sophie Hurel.

Une fois la prothèse fixée, le chirurgien peut la faire glisser au fond de la bourse. 

"En terme de symétrie on ne voit pas que le patient a été opéré. En post opératoire, même si on a fixé la prothèse au niveau de la bourse, le patient va devoir tirer un petit peu sur sa bourse comme ceci une fois par jour pour que la prothèse prenne bien sa place", conclut le Dr Sophie Hurel.

L’opération est terminée, elle a duré une heure. Le patient reviendra en consultation dans 3 semaines. Le résultat des analyses permettra alors de décider si une chimiothérapie est nécessaire.