Sclérose en plaques : combattre les idées reçues

Dans le cadre de la Journée mondiale de la SEP qui a lieu ce mercredi 27 mai, encore beaucoup de personnes ont des idées fausses sur cette pathologie neurodégénérative. Mise au point sur les principales questions qui peuvent se poser...

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Sclérose en plaques : combattre les idées reçues

La SEP est-elle une maladie contagieuse ?

NON. Par définition les maladies contagieuses sont des maladies liées à un agent infectieux qui peut se propager à l’entourage de la personne infectée. La sclérose en plaques est une maladie auto-immune liée à la présence anormalement élevée d'auto-anticorps dirigés contre la gaine de myéline. Elle n'est en aucun cas contagieuse.

Le tabac joue-t-il un rôle dans la SEP ?

OUI. Outre le rôle du tabac déjà démontré dans plusieurs études, dans l’apparition de la maladie, il pourrait également être responsable d’une plus forte activité de la maladie (augmentation du nombre et de la fréquence des poussées).

Est-ce que tous les malades finissent en fauteuil roulant ?

NON. L’évolution de la maladie est variable selon les patients. Certains auront quelques poussées dans leur vie, d’autres auront des poussées plus fréquentes avec une aggravation progressive des symptômes. Grâce à des traitements de plus en plus efficaces et un dépistage précoce, la majorité des patients n’utilisent pas de fauteuil roulant.

Est-ce une maladie mortelle ?

NON. L’espérance de vie des personnes atteintes de SEP est proche de celle de la population générale. Il y a en effet une morbidité majorée avec des handicaps plus ou moins importante, mais la mortalité varie très peu.

Les poussées surviennent-elles toujours au même moment ?

OUI. La plupart des patients décrivent un caractère saisonnier aux poussées avec souvent une recrudescence de celles-ci en été ou en hiver. Ces périodes sont propices aux épidémies virales, déclenchant souvent les poussées.  

Les fuites urinaires sont-elles fréquentes ?

OUI. Elles concernent 8 patientes sur 10. Les troubles urinaires peuvent se manifester soit par une incontinence ou une dysurie (difficulté à vidanger la vessie). Ces symptômes peuvent être pris en charge par des traitements spécifiques.

Peut-on avoir des troubles sexuels ?

OUI. Les troubles sexuels peuvent être d’origine psychologique ou la conséquence physique de la maladie, comme une sécheresse vaginale, un trouble de l’érection, des troubles moteurs. La fatigue chronique, une perte de confiance en soi ou une baisse de libido peuvent également aggraver les troubles de la sexualité.

Les traitements de fond doivent-ils être pris à vie ?

NON. La durée du traitement est variable selon les individus et doit être réévaluée tous les deux ans par le neurologue. Il sera fonction de l’évolution de la maladie, de la fréquence et de l’intensité des poussées.

La grossesse est-elle contre-indiquée ? Et la péridurale ?

NON et NON ! La grossesse n’est pas contre-indiquée. Elle n’affecte pas les fonctions de reproduction de la femme. Néanmoins, elle doit être suivie de près par un médecin car il y a des possibilités de recrudescence des poussées au cours des trois mois qui suivent l’accouchement. Pendant la grossesse, il a été démontré qu’il y avait moins de poussées pendant les premiers mois de grossesse.

Le risque de malformations des enfants à naître n’est pas majoré chez une femme atteinte de SEP. La péridurale, quant à elle, n’influe pas sur l’évolution de la maladie et n’est pas contre-indiquée.

Les traitements de fond sont-ils dangereux avant la grossesse ?

NON. Les traitements pris avant la grossesse ne sont pas dangereux pour le développement du fœtus et pour la femme enceinte. Certains traitements de fond sont contre-indiqués pendant la grossesse. Il est possible de recevoir des corticoïdes avec l’accord du médecin, en cas de poussée sévère.

La contraception orale est-elle contre-indiquée ?

NON. Une pilule contraceptive est prescrite lorsque des traitements de fond sont mis en route. Même en l’absence de traitement de fond, la pilule n’est pas contre-indiquée. Elle ne modifie en rien l’évolution de la maladie et n’augmente pas l’intensité ou la fréquence des poussées.

Tous les sports doivent-ils être évités ?

NON. Aucun sport n’est contre-indiqué. Au contraire, il est même préférable de poursuivre une activité physique régulière sans dépasser ses capacités d’effort physique.

Les vaccins sont-ils dangereux en cas de SEP ?

OUI et NON. Aucune étude n’a démontré un risque de développer ou d’aggraver une SEP en cas de vaccination, sauf le vaccin contre la fièvre jaune, susceptible de provoquer une poussée après la vaccination.

Doit-on renoncer aux voyages ?

NON. Le voyage doit être préparé à l’avance si des médicaments sont nécessaires ou pour connaître la conduite à tenir en cas de poussées, mais aucun voyage n’est contre-indiqué. Discutez-en avec votre médecin au préalable.